Gens qui n’aimez pas les jeux de courses, ne partez pas. Enfin pas tout de suite. Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas les sports mécaniques, qu’il faut tourner le dos aux parties en réseau avec des amis. Et aujourd’hui, je vais vous parler de quelques jeux des années 90, qui ont fait le bonheur de soirées réseaux.
Pour bien situer les choses, dans les années 90, on achetait des jeux de flipper, aujourd’hui c’est ringard, et les pinballs font parties des jeux gratuits au même titre que le Solitaire par exemple. La 3D pointait le bout de son nez, certains jeux avait même le droit au lissage des angles, ancêtre de l’anti-aliasing. Bon, je résume, c’était moche. C’était moche mais on ne le savait pas, car à l’époque, c’était de toute “bôté” ! Je ne me contredis pas, il faut juste remettre les choses dans leur contexte.
Du coup, et grâce à gog.com qui réédite et rend jouable de vieux jeux sur nos bécanes contemporaines, j’ai décidé de rejouer, et ainsi de vous parler de six jeux qui furent des best-sellers, à savoir: Screamer, Interstate’76, POD, Moto Racer, Carmageddon et 1nsane.
Pour commencer, parlons de Screamer (1995). Ce jeu de voitures n’était pas sans rappeler les jeux de courses qu’on trouvait dans les salles de bornes d’arcade. Ah mais oui, c’est vrai, qui connait encore les salles de bornes d’arcade aujourd’hui ? En résumé, c’était des endroits, où de grosses consoles à jeu unique, étaient alignées et contre quelques, voire beaucoup de pièces de monnaie, vous permettaient de jouer. Pour les plus anciens, vous souvenez vous du fameux et énervant: Insert Coin ? …puis du GAME OVER ?
Bref, revenons aux moutons de Screamer. Le principe, très simple: On fonce, on ne freine pas, on passe les check-points dans le temps imparti, et on hurle deux ou trois mots grossiers pour déstabiliser ses amis. Ici pas de gestion de masse, de physique ou je ne sais quel point qui rappellerait la vraie conduite. Ils auraient mis des boites de sardines à l’écran que la sensation n’aurait pas été différente. Mais on s’en foutait, le challenge était là. Enfin challenge… contre l’ordinateur, impossible de perdre. En revanche, contre un ami…
Donc j’ai rejoué à Screamer. Quand je lis les journalistes, de la presse vidéo-ludique, râler contre le clipping des jeux de nos jours… mais qu’ils retournent sur Screamer ! Le décor “clip” tellement, qu’il apparaît presque derrière notre chaise !!! Et à l’époque on s’en caguait ! Mais aujourd’hui, les journalistes crient au scandale dès qu’un arbre apparaît 2 secondes trop tard.
Screamer reste assez agréable à jouer, mais il ne faut pas se leurer, heureusement que les jeux de courses ont évolué. Pas forcément au niveau du gameplay, car ce gros côté arcade exagéré, on ne le trouve plus trop aujourd’hui hélas, non je parle des graphismes: Ils piquent les yeux.
Concernant POD (1997), c’était me semble-t-il, en tout cas c’est le souvenir que j’en ai, une révolution. C’était LE jeu 3D super beau. Pourtant après y avoir rejoué hier soir, j’ai rendu mon midi. Il s’agissait d’une course dans un monde futuriste avec des voitures, des Pods, avec plus ou moins de caractéristiques techniques différentes.
Ce qui m’a marqué en y rejouant, c’est que, dans les montées, et c’est peu de le dire, et bien votre voiture en bave ! Et quand ça tourne, ça tourne ! Les Pods ne connaissaient pas la nuance: virage à gauche ? Ok, à gauche toute ! Bon, on s’y fait, et on s’y faisait, car j’en ai un très bon souvenir. Je me rappelle que j’avais acheté le jeu à la FNAC et qu’inclus, il y avait un voiture exclusive et un circuit. Ouaaaw comme j’étais fier de la sortir en course.
POD c’était les débuts des jeux de voitures avec des raccourcis pseudo-cachés. Et c’est ce qui faisait la différence dans les parties réseaux. POD qui a marqué sa sortie, est aujourd’hui complètement oublié. Il était édité par Ubisoft; sont pas du genre à avoir de la nostalgie chez UBi.
Quand j’ai relancé Moto Racer (1998), j’ai été frappé par la voix off du jeu. C’est comme si j’y avais joué la veille. “Select your race !” Dans les années 90, et déjà avant, les voix-off hurlaient, les développeurs se sentaient obligés, sûrement parce que c’était une prouesse technique, d’ajouter des voix à vos choix. Aujourd’hui on clique sur “options”, et bien là, en prime, on vous l’hurlait. “OPTIONS!”. Donc dans Motoracer, avant de commencer une course, j’ai compté 5 clics avec le fameux “ENTER YOUR NAME!” “Ok mec, mais si tu pouvais moins gueuler stp ?”
Je n’ai pas pu faire de captures d’écran car mes logiciels, que ce soit Action! ou Fraps, ne fonctionnent pas avec certains programmes MS-DOS, mais je peux vous dire que le jeu, ne vous fiez pas trop aux captures de Gog.com, n’est pas si dégueu que ça. Et ce n’est absolument pas de la mauvaise foi que de vous dire qu’encore aujourd’hui, Moto Racer premier du nom est 10 fois meilleur que Motorcycle Club au niveau amusement et gameplay.
Niveau courses, il y avait les superbikes (genre de grosses motos de courses) et les moto-cross. Pas de difficulté, accélérer, tourner, et la barre espace pour lever la roue avant et être boosté ou faire une figure. Point. Le vrai jeu d’arcade. Tout ça dans de superbes décors paradisiaques ou neigeux. On en a passé des après-midi lan sur ce jeu.
Il faut bien noter que les gars de Delphine Software International, étaient ceux qui avaient développé Flashback, Anorther World et le très très bon jeu de rôle: Darkstone.
Quant à Interstate 76 (1997) rien que pour la musique funky-groovy, ce jeu était une merveille. Mais pas seulement pour ça, le jeu avait déjà un avant goût de monde ouvert. Alors ce jeu est particulier, comme on le verra aussi pour Carmageddon. Il ne s’agit pas à proprement parlé de courses, mais le fait est que nous sommes toujours en voiture dans ce jeu. Années 70, des véhicules armés de mitrailleuses et divers armes qui font mal aux fé-fesses, on joue les gentils, on a une coupe afro car on a le groove; ça c’est dans les scènes cinématiques, et on escorte des gens faibles ou de précieux chargements, et on bute les voitures des bandits qui elles aussi sont armées jusqu’aux dents.
Toujours pareil, le jeu, graphiquement, a vieilli, mais sans blaguer, ce n’est pas si moche que ça, et j’étais très heureux d’y rejouer. Je le précise car je ne suis pas de ceux qui regrette “avant”. Je vais avoir de la nostalgie pour les moments passés avec mes amis à l’époque, mais pas forcément pour l’époque vidéo-ludique. Bien, graphiquement et au niveau gameplay, le jeu se défend toujours. Dès sa sortie, nous l’avions acheté avec les copains, et les parties réseaux se résumaient à jouer au chat et à la souris, nous flinguant à qui mieux mieux, le monde étant plutôt vaste, il y avait matière pour se cacher.
Interstate 76 fut considéré comme un chef d’oeuvre en 1997. Et aujourd’hui encore la musique du générique est réutilisée ici et là.
Carmageddon (1997), lui c’était l’ovni. Enfin un jeu où nous avions la possibilité d’écraser des gens. C’est étrange, je discutais avec un ami l’autre jour, quelqu’un un peu plus âgé que moi, de très posé et réfléchi, et il me confiait que souvent dans les jeux de voitures, il adorait rouler en sens inverse. Je me demande si ces jeux, ne sont pas prétexte à faire tout ce qui nous est interdit, et heureusement, dans la vie ? Bref, quoi qu’il en soit, on pouvait rouler sur les passants, et le pire, c’est que c’était bigrement conseillé !
Dans une course, trois moyens de gagner. La plus simple, arriver premier. La seconde, détruire tous vos concurrents en leur rentrant dedans, et la troisième… écraser tous les piétons de la map !
Je ne vous cache pas que nous faisions un mix des trois. Carmageddon était un des premiers jeux de voitures à proposer une ville modélisée en 3D, ainsi que sa campagne environnante. Il y avait une grosse sensation de liberté pour l’époque. Le jeu a été interdit dans plusieurs pays et quand il n’était pas prohibé, les passants étaient remplacés par des ballons (sic!) ou des zombies. Mouais…
Vous savez, il y a matière à débat sur ce sujet, mais quand on considère que les soit-disant piétons n’étaient que des pixels, donc pas de vrais gens, je ne vois pas où était le problème. Quand on est censé, on fait la part des choses. Ok, va pour le symbole, l’image que ça véhicule, je veux bien. Mais je reste persuadé qu’il ne faut pas pénaliser les gens normaux à cause de quelques détraqués mentaux qui mélangent tout.
Cette année, les développeurs SCi à l’origine de Carmageddon 1, ont refait le jeu entièrement. Un reboot comme on dit. Et de ce que j’ai lu, ils ont cassé l’âme du premier opus de 1997. Je le boude, pour éviter d’être déçu.
Nous voilà arrivé à 1nsane (2001). Oui cela s’écrit avec un “1” et pas un “i”. Ici point de tracé, un monde ouvert avec des check-points à atteindre. Certains aimaient couper tout droit, au risque de rester plantés en haut d’une colline, et d’autres cherchaient les chemins les plus sûrs. Mais ce qui fait la différence avec 1nsane et les autres jeux, c’est que dès qu’un concurrent avait passé un check-point, ce dernier était désactivé, et il fallait vite chercher le prochain. Ce qui faisait très souvent que le premier, se retrouvait le plus loin de l’autre check-point. Rigolo non ? Mais si.
Au final, un sacré stock-car, avec les voitures le plus souvent sur le toit que sur les pneus. Il y avait un mode capture du drapeau. Il fallait piquer le drapeau le premier à un endroit, et se dépécher de l’amener à un autre endroit. Idem, accidents, rires et crises de nerfs.
Les véhicules pouvaient tout aussi bien être des buggys, des pick-ups ou des camions, avec leurs avantages et leurs inconvénients, mais le gameplay restait assez équilibré. Pour avoir eu la chance d’y rejouer, le jeu n’est, lui aussi, vraiment pas dégueu du tout. Quoi de mieux qu’une petite vidéo pour illustrer 1nsane:
Je n’ai pas eu l’occasion de parler de Motocross Madness, Midtown Madness, V-Rally etc… eux aussi de bons jeux à jouer en réseau, mais j’ai été très ému de re-toucher à ceux cités dans cet article.
Je remercie GOG.com de me les avoir mis à disposition. Voici les liens pointant vers leur boutique.