Perlin Pinpin est un jeu de cartes, que dis-je, LE jeu de cartes incontournable à la maison en ce moment.
Toutes les occasions sont bonnes pour faire une partie ou encore mieux, le faire découvrir à tout le monde. Besoin de calme pendant une fête d’anniversaire? On dégaine Perlin Pinpin. Un atelier jeu à l’école ? On le glisse dans le cartable. Un nuage qui passe ? Encore une bonne raison de sortir Perlin Pinpin ! Pour peu, il aurait presque trouvé sa place dans mon sac à main, entre le paquet de mouchoirs et l’agenda.
A croire que cette poudre de Perlin Pinpin dispose vraiment de pouvoirs magiques !
Auteur(s) : Miranda, Denise, Max et Madeleine Evarts
Illustrations : Jimmy Pickering
Éditeur : Cocktail Games
Sortie : 2014
Joueurs : de 2 à 5
Age : 6 ans et +
Durée : 15 min.
Support : cartes
Mécanismes : tactique et mémoire
Prérequis : reconnaître les nombres, savoir faire une addition.
Bon, en fait, non, aucune poudre magique dans cette jolie boite en métal, marque de fabrique de l’éditeur de jeu de poche Cocktail Games, mais des cartes. Plein de cartes ! Et des belles en plus, qui sauront séduire les petits comme les grands par leur graphisme moderne et rigolo.
On y retrouve l’univers bien connu des contes pour enfants, peuplé de princesses endormies, de princes vaillants (mais quand même un peu bizarres), de chevaliers, de dragons, de potion et de baguettes magiques.
Et le système de jeu ? On ne peut faire plus simple !
Disposant de 5 cartes en main, chacun votre tour, vous allez devoir réveiller les princesses endormies, grâce aux princes que le hasard et la chance glisseront parmi les cartes de votre main. Mais attention, tant que vous n’avez réveillé le bon nombre de princesses ou atteint le bon score (déterminé par le nombre de joueurs), rien n’est joué.
Car, dans la main de votre adversaire, ou dans la vôtre, se trouvent peut-être le vil chevalier, qui permet de voler une princesse réveillée et ne peut-être contré que par un féroce dragon, ou une potion magique, qui, si vous ne disposez pas de la salvatrice baguette magique, plongera à nouveau votre princesse dans un profond sommeil.
Pire encore, le bouffon pourrait renverser la donne ! Une fois posé dans la défausse, il permet de piocher une carte. S’il s’agit d’une carte “action” (prince, chevalier, potion ou bouffon), le joueur peut, si la situation le permet, la jouer tout de suite ou l’ajouter à sa main pour jouer une autre carte. S’il s’agit d’une carte numérotée, il faudra compter, en commençant par le joueur qui a tiré la carte, en sens horaire, le nombre de points indiqué par celle-ci, offrant à la personne ainsi désignée l’occasion de réveiller une princesse de son choix.
Vous n’avez pas les bonnes cartes en main? Aucune inquiétude, à votre tour, vous pouvez toujours défausser vos cartes numérotées pour en piocher de nouvelles; soit une seule, soit deux identiques, soit trois et plus si elles forment une addition, vous permettant d’en piocher autant que vous en défaussez.
En réalisant une action à chaque tour (suivi d’une pioche en fin de tour pour toujours avoir 5 cartes en main), ce jeu est rapide, dynamique et non dépourvu de cette petite pointe de suspens liée au hasard de la pioche qui fera frissonner (ou râler) les petits comme les grands joueurs.
C’est autant un jeu de tactique que de mémoire puisque les enfants comprennent vite (surtout si on les aide) que certaines princesses ont plus de valeurs que d’autres. Il s’appliqueront donc à rendormir les princesses les plus “fortes”, retenir leur emplacement parmi les autres et les récupérer quelques tours plus tard.
La règle présente également deux variantes de jeu qui vous permettent d’ajouter des petites contraintes supplémentaires rigolotes et très simples à mettre en oeuvre. Je vous laisse la surprise de les découvrir !
Petite précision : ce jeu est donné pour être joué à partir de 6 ans, mais sachez qu’il peut cependant convenir aux enfants plus jeunes, à la seule condition qu’ils sachent reconnaître les numéros. Dans ce cas, supprimez simplement la défausse liée aux additions.
Mon expérience
Nous avons eu l’occasion de tester ce jeu dans plusieurs configurations et voilà ce que j’en retire :
En famille
Rodés à toutes sortes de jeu, après 5 minutes de lecture des règles et une première partie un peu plus longue que prévu (30 minutes au lieu de 15), ce jeu a été très facilement adopté comme le joker à sortir quand on a envie de se détendre rapidement et efficacement, sans trop se prendre la tête.
Il a marqué des points auprès de Crevette, 5 ans, testeuse junior, en lui permettant de satisfaire son amour inconditionnel des chiffres et de s’essayer aux additions simples (puisqu’on ne peut aller au-delà de 10, on peut compter sur les doigts).
Au fil des parties, elle commence à mettre en place des stratégies pour organiser son jeu de manière à me faire perdre (plaisir absolu !).
Avec les copains/copines
Joué à la maison et à l’école avec des enfants de 4 à 6 ans, il vaut mieux adapter les règles aux plus jeunes, ceux qui ne maîtrisent pas nécessairement les additions ou sont moins familiers avec les notions tactiques. Dans ces cas là, je ne joue pas mais accompagne chacun dans son jeu, lui rappelant les différents options dont il dispose selon les cartes qu’il possède. C’est un peu moins fun pour moi, mais ça permet un apprentissage plus rapide (et ouvre donc la possibilité de se joindre au jeu sur les parties suivantes). Je compense en général ma frustration par une exagération sur la mise en scène, mais j’y reviendrais plus tard.
Notez que ce jeu pourrait sembler plus approprié à jouer avec des filles (cliché sur les princesses, tout ça) mais que nenni !
En le jouant avec des garçons, j’ai eu droit à des “C’est nul, les princesses!”, “Moi, je leur ferais pas de bisous pour les réveiller !” qui ont vite été oubliés lorsqu’il a été question de rôtir le méchant chevalier avec le dragon.
Il suffit de bien présenter les choses : après tout, réveiller les princesses, c’est un job de mec (encore un cliché, oui, oui)!
Mes conseils
Quelques petits trucs utiles pour que vos parties se déroulent sans soucis, du premier coup !
- Vérifiez bien que chacun dispose de 5 cartes dans sa main à la fin du tour d’un joueur.
Sinon, ça oblige à piocher “en cours de route”, ça contrarie la pioche et c’est pas bien ! - N’oubliez pas de défausser les cartes chevalier et potion, ainsi que leurs contres après les avoir utilisés.
Et pensez à piocher ou faire piocher! - Vérifiez en lui demandant que votre enfant ne dispose pas d’un contre.
Paniqués à l’idée de perdre une princesse, vos chères têtes blondes pourraient oublier qu’elles disposent d’une carte pour les sauver. Un petit : “Mais t’es sûr que t’as pas un dragon dans ton jeu” quand vous l’avez vu en piocher un juste avant et que vous voyez déjà les larmes perler à ses yeux, promis, c’est pas de la triche !
Ça marche aussi avec toutes les autres cartes “action” pour lui apprendre à mettre en place sa stratégie de jeu (ou pour vous assurer la victoire, mais là, c’est vraiment mal !). - N’ayez pas peur d’adapter les règles à vos joueurs et d’ajouter des niveaux de difficulté au fur et à mesure.
Il y a peu de chances que vous dénaturiez le jeu tant sa mécanique est efficace et simple. En revanche, vous donnez ainsi la possibilité au jeu de devenir un support d’apprentissage (addition ou tactique) en plus d’allonger sa durée d’intérêt auprès de toute la famille. - Faites verbaliser vos joueurs (valable pour beaucoup d’autres jeux)
C’est un grand mot, mais c’est aussi un grand effet. Concrètement, si chaque joueur présente l’action qu’il effectue (et en explique les effets), c’est bénéfique pour tout le monde : on fixe plus rapidement les règles, on donne de l’interactivité à la partie, on aide les plus jeune à comprendre les mécanismes du jeu. Si, en plus, vous appliquez le conseil suivant, ce n’est plus une partie que vous faites mais un véritable spectacle ! - Transformez-vous en conteur l’espace d’une partie.
Cela peut demander un petit effort supplémentaire si ce n’est pas dans votre nature, mais lorsque les joueurs ne sont pas très convaincus ou pour expliquer les règles aux plus jeunes, transformer le jeu en histoire dont ils sont les héros est toujours très efficace. Chaque action devient un acte héroïque qui renforcera l’immersion et le plaisir.
Un exemple simple : au lieu d’expliquer que le dragon empêche de se faire voler une princesse par un chevalier, dites que lorsque le chevalier arrive pour enlever la princesse, le dragon sort soudain de sa cachette et le fait griller dans un souffle de flammes. On joint le geste à la parole en faisant bouger les cartes, on imite le souffle du dragon ou les cris d’agonie du chevalier (même si on le fait très mal, ça fait toujours son petit effet) et le tour est joué ! Vos joueurs se feront une joie de reproduire ces gestes tout bête lorsque leur tour sera venu. De même, lorsqu’on défausse une carte, mettez un peu de poésie en référence à ce qu’elle représente : jetez des roses, libérez des chats, envoyez des lunes dans le ciel. Faites marcher votre imagination ! C’est ça aussi le plaisir du jeu. - Utilisez des accessoires.
Non, je ne parle pas d’aller se déguiser avant de faire une partie, même si cela peut-être amusant mais tout simplement de donner un petit coup de main à ceux qui n’arriveraient pas encore à tenir correctement leurs cartes. Il existe bon nombre de solutions pour cela, du beau porte-carte acheté dans le commerce (Bonus : c’est aussi une idée cadeau) à celui réalisé à la maison par un bel après-midi d’hiver (Re-Bonus : c’est une idée d’activité supplémentaire simple et à moindre coût). Pour ce dernier, vous trouverez quelques tutos sur le net mais sachez que 2 ronds de cartons et une attache parisienne feront l’affaire.
Et pour la petite histoire …
Une des raisons du succès de ce jeu réside probablement dans sa conception même.
En effet, Miranda Evarts, sa créatrice avait 6 ans lorsqu’elle en a eu l’idée en 2003. Deux ans plus tard, l’éditeur américain Gamewright le sortait sous l’appellation Sleeping Queens, lui offrant ainsi un succès qui deviendra international. Il obtiendra également de nombreuses récompenses aux Etats-Unis.
Voilà, maintenant, vous savez tout sur Perlin Pinpin !
Il ne vous reste plus qu’à foncer chez votre revendeur préféré, l’essayer et revenir nous dire ce que vous en pensez.
A bientôt pour un nouveau jeu et en attendant, amusez-vous bien !