Comme vous disait Grobidüch, Abracada Quoi? me faisait de l’œil.
Grâce à Asmodee, nous avons pu le tester en famille. C’est donc avec un plaisir non feint que je vous le présente et vous livre nos premières impressions sur un jeu qui, à coup sûr, trouvera sa place sur les listes au Père Noël ou des anniversaires à venir.
Bien sûr, depuis que le jeu est à la maison, on le regarde tous avec envie mais on attend le bon moment pour l’ouvrir. Il faut dire aussi que nous avons un rituel : lorsque nous avons un nouveau jeu, Monsieur se charge des étapes préliminaires.
Charge à lui de déballer le matériel, assembler ce qui doit l’être et surtout (surtout !) faire une première lecture des règles.
En général, il profite que Crevette et moi soyons occupées, sinon, on lui tourne autour et il n’aime pas ça !
Auteur : Gary Kim
Illustratrice : Marie Cardouat
Éditeur : Moonster Games
Sortie : 2015
Joueurs : de 2 à 5 joueurs
Age : 7 ans et plus
Durée : 30 minutes
Support : plateau
Mécanismes : réflexion – déduction
Prérequis : savoir compter – éventuellement, savoir lire – être fourbe, un peu, si, si !
Ce matin, du coin de l’œil, je l’ai bien vu attraper la boite. Je suis restée sage et discrète, la partie approchait ! Effectivement, avant midi, nous avons pu nous livrer à cette tant attendue première partie d’Abracada Quoi?.
Alors, c’est quoi le principe ?
Des sorciers, lancés dans une fulgurante quête de pouvoir, se mélangent les baguettes et ne sont plus capables de lancer correctement leurs sorts.
Dans le jeu, nous incarnons un de ces sorciers et nous devons vaincre les autres. Nous disposons d’un grimoire, qui récapitule les sorts à notre disposition pour gagner des points de vie ou en faire perdre aux autres. Nous disposons également de tuiles représentant ces sorts. Problème : nous ne savons pas quelles sont les tuiles en notre possession.
Partant de là, il ne nous reste plus que notre sens de la déduction, notre chance et, concernant Crevette, ses mains pour cacher son museau parce qu’elle ne sait pas compter dans sa tête et ses doigts aussi pour compter, en cas de doute. A 5 ans, c’est vachement important ! Il faut juste lui rappeler de le faire discrètement, sous la table.
Le matériel, il est comment ?
Selon Monsieur, les graphismes sont mignons. Crevette, elle, a adoré le dessin des sorciers et a regretté d’avoir choisi une couleur et non le sorcier représenté sur les pions.
Le matériel est assez plaisant, bienqu’au départ, les tuiles noires soient un peu déconcertantes tant elles sont imposantes. Puis, on se souvient qu’il s’agit d’un jeu pour les enfants …
En revanche, certaines images ne tiennent pas bien dans leurs tuiles et quand on les bouge, elles s’échappent. Un point de détail, mais quand même !
L’aide de jeu est simple et pratique.
Elle permet même au lecteur débutant de s’y retrouver grâce aux chiffres et aux indications colorées : en rouge, on fait perdre des points de vie aux autres, en bleu on récupère les siens.
Comme les sorts ne sont pas trop nombreux, on les mémorise vite, d’autant que les images sont assez évocatrices. Sauf pour le Chevalier Nocturne qui, pour Crevette, sera la Chouette. Mais bon, je lui laisse un peu de temps avant d’aborder ces subtilités de la langue française.
En bref, un ensemble assez plaisant, pratique pour des manipulations fréquentes par des petites mains pleines de doigts et qui devrait, si on ne perd pas les petits cartons des pierres magiques, tenir dans la durée.
Et la partie, maintenant ?
Une fois la lecture des règles achevée par Monsieur, nous avons été conviées à nous réunir autour de la table pour le débriefing, la mise en place du jeu et, ce que nous attendions, le début de la partie.
Cette phase a été rapide.
En bref, chaque joueur à son tour va essayer de lancer un sort (au début, carrément à l’aveuglette, il faut l’avouer !). S’il possède la tuile nécessaire à ce sort, son voisin de droite la place sur le plateau dans la ligne correspondante sur le plateau et le joueur peut appliquer les effets attendus. Sinon, il perd un point de vie. Le succès entraîne la possibilité de rejouer mais ce n’est pas une obligation. Certains sorts demandent un lancé de dé, d’autres non et une fois que le tour du joueur s’arrête, il pioche des tuiles pour en avoir à nouveau 5 devant lui, toujours face tournée vers les autres. Puis c’est au suivant et ainsi de suite jusqu’à ce que les conditions de victoire ou de défaite d’une ronde (l’équivalent d’une manche) soient atteintes. Plutôt simple, non?
Bien sûr, il y a des subtilités, mais … je ne vais pas tout vous dévoiler non plus !
Notre première ronde a été jouée un peu à tâtons. Il nous aura fallu quelques tours pour prendre nos marques. On se familiarise avec les tuiles, avec la mécanique. On a peur de perdre ses points de vie, de se tromper et finalement, on se laisse emporter.
Chose assez amusante, le fait de mélanger les tuiles en fin de ronde pour en recommencer une autre m’a paru assez désagréable au début. Jusqu’à ce que Crevette nous dise : “Allez, on en refait une autre”. Bon, elle n’avait pas saisi qu’il fallait plusieurs ronde pour atteindre la victoire finale, le 8 sur la barre de score en bas du plateau. Moi, ça m’a fait comprendre que, ce qui me semblait casser le rythme de la partie, pouvait en réalité devenir moteur de l’enthousiasme quand la concentration n’est pas encore notre point fort. Cette impression de recommencer tout en poursuivant la partie s’avère plutôt efficace !
Bon, et j’avoue, si je l’aime bien, ce jeu, c’est aussi parce que je l’ai gagné cette première partie ! Ah, ah ! Mère indigne que je suis ! En 4 rondes et un peu plus de 45 minutes car il a fallu retourner vers les règles de temps en temps et mettre quelques petits détails au clair.
Des trucs en plus, à savoir ?
Et oui, j’ai bien quelques petits conseils à vous glisser comme ça.
Ce jeu est donné pour des enfants de 7 ans et plus pour une raison assez simple. Si votre bout de chou, comme notre Crevette, peut se passer de lire pour jouer grâce à un matériel assez bien pensé, il y a une chose qu’il aura du mal à faire au début : ne pas vous dévoiler ce que vous avez dans votre jeu. Et oui ! c’est spontané ces petites bêtes ! Ça veut aider et sans le vouloir, ça vous donne des indications qui vont à l’encontre du principe du jeu (mais pas de votre intérêt. J’ai gagné, je n’ai pas précisé comment …) !
Cas concret :
Je veux lancer un sort. Monsieur qui est à ma droite doit donc prendre, dans mon jeu, la tuile correspondante. Mais, Crevette, dans un élan de bonté veut lui épargner la tâche et tend également le bras vers mon jeu. Problème : ils n’attrapent pas la même tuile ! Je sais donc que j’ai deux tuiles identiques dans mon jeu et que je pourrais donc lancer deux fois le même sort. Comme ils perdent de fait chacun 2 points de vie, Crevette comprend vite son erreur.
Verdict, votre enfant, s’il veut gagner, va devoir apprendre à ne penser qu’à lui, à ne pas vous aider, voir même à vous induire en erreur odieusement ! Chose qu’il ne fera naturellement qu’en grandissant normalement …
Enfin, rassurez-vous, ça ne fera pas de lui un monstre, hein ! Après tout, ce n’est qu’un jeu, n’oubliez pas de le lui rappeler !
D’ailleurs, je laisse à Crevette le mot de la fin, elle a été philosophe en résumant assez bien le jeu :
“Je l’aime bien. Je tente des coups, des fois ça marche, des fois ça marche pas. Mais j’ai eu une pierre magique !”
Amusez-vous bien et, vous aussi, gardez votre âme d’enfant !