Hero-U: Rogue to Redemption est un jeu, je vous le dis tout de suite, qui restera comme un jeu culte au même titre que The Witcher 3. Je parle bien sûr pour moi, et c’est dans le sens “jeu qui m’a scotché à mon ordi comme une drogue”.
Comme ça, au premier contact, Hero-U: Rogue to Redemption peut paraître banal. Une sorte de jeu mêlant à la fois point’n’clic, jeu de rôle, combats au tour par tour; bref, on peut même avoir peur de voir un jeu lambda de trop. Et j’ai presque eu peur, mais bon sang comme j’ai adoré ce jeu, à l’insu de mon plein gré…
Vous êtes un jeune garçon, Shawn O’Conner, qui semble se diriger vers le cambriolage professionnel. Dès le début, vous voilà confronté à votre premier challenge: trouver un porte-bonheur. C’est là que j’ai eu peur. Je trouvais que les déplacements étaient lourds, aucune aide, on vous lâche comme ça et démerde toi. Mais c’est une des forces de ce jeu. Malgré son air “jovial”, Hero-U: Rogue to Redemption est un jeu TRES exigeant sur plein de points, et très, très riche. Je vais le développer après. Bref, vous avez volé le porte-bonheur, et à votre sortie de ce qui n’est pas votre maison (c’est le principe du cambriolage, en général, on vole chez autrui) vous rencontrez un vieux bonhomme affublé d’un chapeau et tout l’attirail du mec mystérieux qui vous passe un branlon car “gnagnagna, voler c’est pas bien, mais être un rogue c’est mieux”. Je vous avoue qu’en français, je n’ai pas la traduction parfaite de Rogue, et la différence entre voleur et rogue est difficile à définir, mais c’est ce qu’on va vous apprendre à l’école des rogues justement. Oui, car le vieux qui vous fait la morale, va vous envoyer dans ce genre d’établissement.
Vous allez passer la totalité du jeu dans cette école à l’ambiance digne d’Harry Potter. Des élèves tous différents avec des sympas, des louches et des “on ne sait pas trop quoi en penser du coup ils sont louches aussi”, des profs exubérants, un CPE bien aigri et plein de recoins mystérieux à chaque bout de couloir et tous les passages secrets qui vont avec. Des personnages bien caricaturaux, tout autant que l’environnement, mais c’est si bon.
C’est à ce moment là qu’Hero-U: Rogue to Redemption va vous happer. Tout est articulé avec la notion de temps. On doit dormir aux alentours de 22h, manger le midi et le soir; la journée, on a des cours à suivre. Strictement. Au début c’est pénible car vous voulez vous promener (il faudra le faire la nuit, quitte à vous faire sermonner par le prof le matin), et même en pleine exploration du donjon, si c’est l’heure, c’est l’heure! Tout ceci ajoute un petit stress très sympa. Mais ça, ça va, il suffit de bien le gérer. Quand je vous parle de cours, c’est vraiment des cours, vous aurez des contrôles ! Véridique. J’ai même pris des notes et j’ai révisé !!! Oui car dans Hero-U: Rogue to Redemption, pas de journal de quêtes avec les anciens dialogues ! Que nenni. Vous allez réviser car le but ultime du jeu est de devenir le héros de l’année grâce à votre comportement, vos actions tout au long de l’histoire et vos notes aux examens scolaires.
Parlons de la map du jeu. Vous croyez quoi ? Qu’on appuie sur M et qu’elle apparaît ? Hop, comme dans les années 80, on prend un papier et on dessine sa carte, car entre l’école et ses étages, la grotte, la cave, le donjon et ses nombreuses salles aux multiples portes, il va falloir vous repérer. Bon pour tout vous avouer, quand j’ai commencé à dessiner la carte, je me suis dit “… si ça se trouve d’autres l’ont fait et l’ont partagée…” Donc oui, sur le net on trouve ce genre de travail bien utile. Ce qu’on n’avait pas dans les années 80.
Petit aparté concernant les années 80, Hero-U: Rogue to Redemption est un jeu de Corey Cole et Lori Ann Cole, ceux même qui avaient proposé le fameux Quest & Glory. Bon je dis fameux car c’est visiblement un jeu culte, et pour continuer dans les aveux, je n’y ai jamais joué, mais de toute évidence, les Coles “c’est pas Jo l’Clodo”. Mais ça ne m’a pas influencé.
Bon revenons à Hero-U: Rogue to Redemption. Donc vous allez en cours, et petit à petit, des intrigues vont arriver. Annexe ou pas, tout ce que vous ferez dans le jeu comptera pour l’éventualité d’être le héros de l’année. Pour résumer, il faut essayer d’être bien avec tout le monde. Que ce soit les profs ou les élèves. Tout est prétexte à l’exploration et les enquêtes sont vraiment prenantes et palpitantes. Hero-U: Rogue to Redemption est un jeu très complet et comme dit plus haut, je n’ai pas pu m’en décrocher avant de l’avoir poncé. J’ai tout fait pour devenir le héros de l’année, je n’ai pas volé pour voler, j’ai laissé à mes amis ce qu’ils désiraient, je me suis senti plus rogue que voleur mais… avec plus de 30 heures de jeu, j’ai échoué. Je dois bien dire que je n’ai pas compris pourquoi. Et c’est là que vient le premier “défaut” du jeu: qu’il est en full english. J’ai discuté par mail avec Coley Cole, et l’argent est le nerf de la guerre. Il y a beaucoup de textes et, impossible de laisser un amateur le traduire car il y a beaucoup de jeu de mots, d’humour, qui sont très difficiles à transposer dans notre langue. C’est vraiment dommage. J’en viens à dire, même si je comprends Corey Cole, qu’il faudrait vendre un jeu moins cher dans un pays pour lequel le jeu n’est pas traduit. Pourquoi payerions-nous autant qu’un anglophone ? Bon, malgré tout j’ai compris l’essentiel des dialogues, ce n’est pas très complexe, mais visiblement j’ai dû louper des trucs sinon je serai devenu héros de l’année.
Pour parler des combats, ce n’est pas le point fort du jeu, mais ils ont le mérite d’être simples. Il y a même un succès Steam pour ceux qui ne feront aucun combat car on peut les éviter. Perso je n’ai pas réussi. Sachez que ce n’est pas un hack’n’slash. Pas de loot à gogo. Il faudra acheter votre stuff aux marchands.
Hero-U: Rogue to Redemption est un jeu old-school passionnant, sympatique graphiquement. Doté d’une ambiance proche d’un Harry Potter, il y a un seul point noir, la langue. Un jeu aussi bon, ne doit pas priver certains peuples de s’amuser correctement. Un chef d’oeuvre à mes yeux.