Titre : SpellForce 3
Genre : RPG, Stratégie, Campagne solo ou coop / coop-versus en mode escarmouche STR.
Français: textes seulement
Développeur : Grimlore Games , THQ Nordic
Éditeur : THQ Nordic
Date de parution : 7 déc. 2017
Disponible chez notre partenaire GOG: ici
Difficile de faire un article sur Spellforce 3 sans spoiler. Alors je vais parler vaguement de tout, sans être précis sur l’histoire. Mais à la fin l’hélico s’écrase. Ah, pardon.
Pour résumer, SpellForce 3 est à la fois un jeu de rôle façon Baldur’s Gate, et un STR aux allures d’Age of Empire. Toutefois, contrairement aux deux exemples précédents, les rouages sont plus simples, bien plus simples. Spellforce 3 arrive à marier merveilleusement bien les deux systèmes de jeu et ce, de manière plutôt fluide dans l’histoire. Je parle ici bien sûr du mode campagne. Alors si le jeu est simple dans son fonctionnement, qu’est-ce qui fait que c’est une bombasse ? …Pardon, au temps pour moi, j’ai oublié de vous dire que j’ai adoré ce jeu.
Avant toute chose, on va parler de la partie campagne solo. L’histoire se passe environs 500 ans avant la Convocation. (La Convocation est l’événement apocalyptique central de l’univers SpellForce. C’était un rituel, mené par les Mages, qui a entraîné la mort et la destruction à travers Eo, le monde de SpellForce). On va donc dire quasi 500 ans avant le premier SpellForce (oui, quand on voit 3 derrière un titre, c’est qu’il y a sûrement un prédécesseur, voire plus. Ne me dites pas deux, ou je vous ressors les épisodes d’Assassin’s Creed où le trois arrive en 4ème position; bon je m’égare), et je vais de ce pas vous avouer que je ne connais pas les deux autres épisodes, ce qui n’est absolument pas pénalisant. Le début, sans spoiler donc, peut paraître étrange, voire pas JDR du tout. Dites-vous que pour moi, l’intro a duré une heure. Et après… BAM, la claque. Sans dévoiler le fond, y’a des trucs pas bons qui se trament, et devinez ? Bah c’est vous (Tahar, fils de Tahar) qui allez remédier à tout ça. Bigre. Mais pour qu’une histoire soit palpitante, il faut de bons ingrédients.
Je me suis accroché à la narration de Spellforce 3 comme dans un bon livre passionnant. J’ai eu envie de connaitre la suite à chaque chapitre. Comptez plus de 40 heures de jeu, voire beaucoup plus si vous fouillez chaque recoin des maps (moi, il m’a fallu 48 heures). Donc ok, on parle, on fouille, on se bat avec notre avatar et ses 3 copains (hmm….pas sûuuuur….mystèèèèèère). Et puis, dans la continuité, la partie introduit le mode STR. Alors, prenons un exemple: un chef de clan vous dit “Ecoute mec, je suis bourré, veux-tu t’occuper de ma garnison pour occire un vil vilain ?” (c’est un mauvais exemple, mais vous m’avez compris). Alors d’accord, on va faire ça, puisqu’il est bourré (c’est pour de faux, hein). Donc, pour avoir des troupes, il faut des casernes, pour avoir des casernes, il faut du bois. Pour avoir des soldats, il faut de la nourriture, pour avoir des armes… etc, etc, etc. Vous connaissez le système, très classique. Après, vous et vos compagnons (hmm…pas sûuuuur….mystèèèèèère) êtes accompagnés d’escouades aux soldats avides de sang, et vous allez cogner le(s) méchant(s) du coin. Cogner ou peut-être aussi escorter un frêle marchand ou tout un tas de choses qui impliquent une armée de fantassins et chevaliers barbus et mal payés.
Tout ceci, même si c’est mal décrit par mes mots, s’intègre superbement dans l’histoire. J’ai envie de dire que ça permet de faire des pauses JDR et inversement. Il y a une quête principale (avec des sous-quêtes principales également), ainsi que des quêtes annexes. Certaines ne se déclencheront que si vous fouillez. Alors faites le, sous peine de louper de bons moments épiques voire rigolos.
Concernant les combats de votre avatar et ses compagnons, les développeurs ont mis à disposition une roue bien pratique. Vous posez votre curseur sur un ennemi et maintenez la touche ALT. Cette roue, en plus de ralentir le jeu, vous affichera tous les sorts d’attaque ou, si vous ciblez un allié, les sorts de soins, buffs, etc. Vraiment un outil très utile dans cette purée visuelle que peut être une bataille.
Le choix de votre équipe d’aventurier sera important à chaque départ en mission depuis votre QG. Prévoyez un tank, un soigneur et bien sur des DPS. Vous serez quatre maximum, vous y compris. Personnellement, mon avatar était un mage soin. Vous pourrez façonner votre avatar à votre guise avec un arbre des talents selon la classe que vous aurez choisie le concernant. Pour les compagnons rencontrés tout au long de l’histoire, ils auront des “prédispositions”, mais libre à vous de les remodeler. L’arbre des talents cité ci-dessus n’est pas très étoffé mais il suffit amplement. N’oubliez pas aussi, avant de partir en quête, de choisir quelle race vous prendrez pour la partie STR: Elfes, Humains ou Orc (à débloquer pendant le déroulement de l’aventure).
Il ne sera pas inutile de vous suggérer d’envisager de garder dans vos sacs, au cas où, un stuff de chaque classe, car…sans spoiler un poil, vous pourriez voir, par exemple, votre tank préféré se faire la malle en plein cours de l’histoire…je dis ça, je dis rien… tout dépend de vos discussions avec les acolytes. Occasionnellement, certains compagnons vous seront imposés par la narration de Spellforce 3.
Ce n’est pas un monde ouvert. Vous avez, après un grand moment d’aventure, une map quartier général, et vous partez en quête en cliquant sur un bouton “carte” et des lieux disposés dessus apparaîssent au fur et à mesure.
[SPOIL] Mon équipe préférée fut: Tahar en soin, Isgrimm et Rohen en tank, Uram en DPS démonologie et Gor en chaman et ses totems puissants posés au sol. Une boucherie avec cette équipe. Cependant, ce quatuor a quelques fois changé car certains sont partis ou le scénario me l’imposait…[FIN SPOIL]
Comme je le précise plus haut, il y a énormément de dialogues, mais ils sont plutôt bien écrits. Chaque choix de réponse oriente l’histoire différemment. On se laisse embarquer dans les récits des compagnons, aux contenus souvent profonds, traitant par exemple de l’homosexualité homme et femme, des récits poignants comme par exemple celui d’Uram, bref, un vrai bouquin rempli de rebondissements à lire au coin du feu, sauf que là c’est sur notre PC.
Une fois la partie jeu de rôle terminée, il vous restera à tester le mode escarmouches solo ou online: partie STR avec au choix les trois races dispos dans le jeu, à savoir: Elfes, Humains et Orcs (idem que dans la partie campagne solo) avec ou contre l’IA et amis, ou, refaire la campagne en coop online.
Spellforce 3 est beau, très beau. Les maps fourmillent de détails graphiques, sonores, totalement immersifs. On n’a qu’une envie, c’est de fouiller, explorer chaque endroit. Les graphistes ont fait un gros boulot de qualité tout comme les scénaristes et les auteurs de la BO qui est digne d’un film.
L’histoire, je la trouve complètement saisissante. Ca ne se dit pas, mais j’ai été hapouillé. Pas très originale, mais pleine de rebondissements, de traitrises, de surprises, de re-traitrises …et de bugs.
Vous l’aurez compris, pour moi SpellForce 3 fera partie de mes jeux cultes qui m’auront permis de m’évader ludiquement. Mais l’impression de jeu mal peaufiné a été très présente. Imaginez un jeu excellent avec les développeurs qui courent derrière pour colmater les fuites. De toute évidence, SpellForce 3 n’a pas été testé avant. Soit par manque de moyen, soit par arrogance genre “notre jeu, il est trop bien”. Je penche vers la première hypothèse en croisant mes seize doigts de pieds. Il y a bien eu une pseudo beta ouverte qui est sortie juste avant, mais ce fut plus une démo qu’autre chose. Quoiqu’il en soit, à l’heure où j’écris cet article, il y a beaucoup de couacs ingame. Les patches sortent très fréquemment, mais à 44.90 euros le jeu, c’est agaçant. Ceci étant dit, aucun bug ne m’a empêché de finir l’histoire principale. Juste une quête qui est restée bloquée à un chapitre sans jamais pouvoir la poursuivre.
Une fois il m’a fallu recharger une sauvegarde précédente car on me demandait de tuer un gars, ce que j’ai fait. J’ai sauvegardé, et le lendemain, j’ai voulu rendre la quête. La sauvegarde voyait que j’avais tué le mec, mais pas le donneur de quête. En effet, il était toujours debout et pimpant le tué, mais impossible à re-attaquer…puisque je l’avais déjà buté…la sauvegarde le savait ELLE ! Mais pas le pnj donneur de quête. Pas con le pnj.
– “Eh mec, il est toujours debout”…
– “ouais mais la sauvegarde est témoin, je l’ai tué! elle me dit parlez à trucmuche, c’est toi trucmuche”…
– “ouais p’têtre, mais il est toujours debout!”…
– “Mais je te dis que je l’ai tué !!!”
– *se regarde les ongles en sifflotant*
Bref. Saoulant ce genre de bug. J’ai même eu un compagnon qui m’avait quitté (et j’en étais très ému) me parler soudainement au QG. Je me suis dit “Encore un rebondissement, il revient !!!!”… ben non, c’était un bug. Cependant j’insiste, SpellForce 3 est un excellent jeu pour ceux qui aiment lire, fouiller et combattre. Pensez à sauvegarder souvent. Un bouton “Signaler un bug car on n’a pas fini le jeu” est présent dans les menus. Enfin ils l’ont réduit à “Signaler un bug”. Manque de place sûrement. Lors de mon bug du mec tué pas tué, les développeurs m’ont demandé ma sauvegarde par mail. J’ai attendu 3 jours, et devant le silence long et pudique de leur part, j’ai rechargé une autre sauvegarde. J’attends toujours leur réponse d’ailleurs. Les cierges placés autour de mon savegame n’ont peut-être pas fini de brûler ?
Explication de la note, j’ai mis un 7.5/10 à l’amusement pour pénaliser les bugs assez pénibles. Quand il sera “réparé”, Spellforce 3 deviendra, à mes yeux, un vrai chef d’oeuvre. J’ai eu la même sensation qu’après avoir terminé The Witcher 3, me suis senti tout nu du jeu. Errant sans but, dans les couloirs de l’ennui. Heureusement que Trollinet m’a offert Battle Chase: Nightmare… (à suivre ?)