Titre : Sniper Ghost Warrior 3
Genre : Infiltration, Action
Français: textes et voix
Développeur : CI Games
Éditeur : CI Games
Date de parution : 24 avr. 2017 (PC-XBO-PS4)
Sniper Ghost Warrior 3 est pour moi le premier de la série. Je n’ai jamais joué à ces jeux auparavant, et c’est peut-être dommage, car celui-ci est vraiment bien. Voyons plus en détail.
On y joue John, un sniper des forces spéciales américaines, qui se retrouve embarqué en Géorgie pour empêcher le délitement du pays aux mains de séparatistes belliqueux. Le jeu est ponctué de flashbacks, où l’on découvre le passé de John, et de son frère Rob qui est la raison de sa venue en Géorgie. Il trouve en arrivant non pas son frère, mais son ex ( elle vous colle une claque en vous voyant) qui fait (faisait) partie des forces spéciales Géorgiennes. Vous devrez faire équipe avec elle pour tenter d’enrayer la machine de guerre, tout en résolvant vos problèmes de couples (c’est moderne) et en cherchant à retrouver Rob. Je plaisante un peu en disant cela, cependant ça reste assez proche de la vérité. Le scénario m’a tout d’abord paru assez lourd et cliché, mais en avançant un peu, force m’a été de constater que même si Sniper Ghost Warrior 3 ne se débarrasse pas de son côté cliché, j’ai quand même apprécié les efforts passés dans la scénarisation de ce qui autrement aurait pu vraiment ressembler à Far Cry 2. (c’est à ce jour le jeu le plus proche de Sniper Ghost Warrior, et à beaucoup de niveaux, qu’il m’ait été donné d’expérimenter) Lydia et John, pourquoi pas, même si on atteint pas les niveaux d’un The Witcher, c’est toujours mieux que la moyenne des FPS. Je ne vais pas trop en révéler sur l’histoire, mais elle réserve certaines surprises intéressantes, et mérite qu’on s’y attarde. Un point plutôt positif donc. Par contre mettez le jeu en vo, c’est un conseil.
J’ai joué Sniper Ghost Warrior 3 à la difficulté maximale, sachant que celle-ci démarrait à “normal”, et je n’ai pas été déçu. La moindre erreur, le moindre écart et c’est l’échec. Le jeu prend ici, à mon sens, toute sa dimension : On est vraiment dans l’immersion, on est obligé de réfléchir à toutes ses actions, prendre son temps, ramper, se cacher… L’interface est réduite au minimum, compter ses balles devient une bonne idée, les ennemis ne vous ratent pas. Je n’ai jamais jeté autant de cailloux que dans ce jeu pour éloigner les gardes de ma cachette. Mais cela va aussi avec ses défauts : Le drone, très utile aux niveaux de difficultés inférieures, devient quasiment inutile à difficulté maximale. Vous tagguez les ennemis, mais dès la fin du mode drone, le tag disparait, et il ne vous reste que votre mémoire pour vous en rappeler. Cela aurait gagné à être repensé à mon sens, car lorsque l’objectif de mission demande de tagguer des ennemis, on se sent un peu inutile en rangeant le drone, alors qu’ils ont tous disparus. Cela reste secondaire tout de même, et ça ne gâche pas le fond du jeu.
Le fond du jeu, parlons-en ! Le jeu s’appelant Sniper Ghost Warrior 3, que peut-on bien y faire le plus clair de son temps ? Réponse : ramper dans les buissons, si vous jouez comme moi. Mais pour le reste, oui, il y a du snipe, et bon sang, ce que c’est bien fait. Je ne peux pas parler du 1 et du 2 ici, mais Sniper ghost warrior 3 s’en tire très bien. La vitesse du vent et la correction à apporter vous sont indiquées dans la lunette, ainsi que la distance et le réglage de l’élévation à apporter. Il faut donc jouer avec la molette pour estimer la meilleure correction, calculer avec le vent, et la vitesse de déplacement de la cible. Les headshots sont récompensés par un joli ralenti bien foutu, et en placer un à plus de 300 mètres a quelque chose de jouissif dans ces cas là. C’est loin d’être facile, et le jeu s’applique à vous mettre dans des situations tordues parfois. “Placez-vous ici, voilà, attendez deux heures, ah ben maintenant il pleut et le vent s’est levé, bon courage pour enchaîner les tirs !” Mais on relève le défi avec d’autant plus de plaisir que le jeu ne pousse pas au massacre, et il vaut mieux maîtriser quelques tirs capitaux bien souvent, que forcer la dose et vouloir nettoyer la zone : On tombe souvent sur le mec qu’on avait pas anticipé, et hop, retour au dernier checkpoint ! J’ai eu beaucoup de satisfaction à voir apparaître l’écran de fin de mission lorsque celle-ci indiquait que je n’avais tué personne, ou été détecté par personne, et néanmoins rempli l’objectif à 100%. Une sorte de fantôme quoi !
La progression dans Sniper Ghost Warrior 3 se fait par deux moyens. D’abord le gain d’expérience dans les trois branches (Sniper, fantôme, et guerrier, ça me rappelle quelque chose) qui se fait en fonction de vos actions dans chacune. Ainsi, quelle que soit la façon dont vous décidez de mener à bien une mission, vous gagnerez forcément de l’expérience, si vous vous faites repérer rapidement et devez défourailler (ce qui est sûrement le plus difficile) vous gagnerez des points chez le guerrier, si vous faites tout à distance chez le sniper, et si vous vous glissez tel un ninja dans les camps ennemis, chez le fantôme. Honnêtement, partir l’arme au point en mode Rambo est vraiment difficile, et la difficulté donne d’autant plus d’importance à l’efficacité, et à la discrétion. Les rares fois où j’ai dû sortir un fusil d’assaut, ce fut uniquement pour me défendre, en dernier recours, et avec un dégoût prononcé. Ce jeu vous transforme en artiste de la finesse.
L’autre progression se fait de mission en mission, en débloquant de nouvelles armes et accessoires pour renforcer notre arsenal, qu’il faut néanmoins payer avec la monnaie du jeu, durement gagnée dans les missions justement. Chaque arme est personnalisable, moins que dans un call of duty par contre, mais la possibilité est là. On touche néanmoins à un des problèmes du jeu, qui m’a beaucoup rebuté : L’interface de modification des armes ! Mon Dieu ! On ne sait JA-MAIS ce qu’on est en train de faire. Est-ce que j’ai réparé mon silencieux, ou déséquipé ? Pourquoi je dois payer pour le réparer comme si je l’achetais ? Pour sélectionner une arme, je clique dessus, ensuite, je dois laisser la souris dessus pour voir apparaître l’option de customisation que j’activerais en appuyant sur “X”, puis, lorsque que je cliquerais sur un accessoire, je devrais à nouveau le survoler avec la souris pour appuyer cette fois sur “F” pour l’acheter, puis espace pour confirmer l’achat. Ça sent le développement pour console à plein nez avec portage hasardeux, ce qui est dommage. Une fois qu’on s’y est fait on s’en sort, mais bon sang, pourquoi, pourquoi ? Je pense qu’on ne le saura jamais. Quand on voit les interfaces super bien pensées et super simples qu’on peut faire aujourd’hui, force est de se dire que celle-ci n’a pas dû être au centre du développement du jeu.
La conduite des véhicules, un des points secondaires de Sniper Ghost Warrior 3, est très sommaire. Honnêtement, si vous avez joué à Far Cry 2 à l’époque, bah c’est pareil. Vitesse de pointe 80km/h, même les bruits de portières, de moteur, ou de tôle froissée sont les mêmes. Comme je le disais, ça reste secondaire, et puis, on a la radio, ça pourrait être pire. Le point négatif ici est cependant l’aspect open world, qui est à mon sens peu développé. Il n’y a pas de chasse comme dans un Assassin’s Creed, pas vraiment de quêtes secondaires, on trouve des fusils rares et on libère des prisonniers, mais c’est tout pour le moment. Nul doute que la prochaine itération saura palier à ce manque, cependant tout le matériel est là pour en faire une série vraiment mémorable.
Côté technique, je n’ai pas grand chose à dire : Le jeu est magnifique, contrairement à ce que laissent entendre mes captures. Très jolis effets, modèles assez travaillés, beaux effets de lumière, mais il y a quand même quelque chose qui m’a chagriné. Certes, ma bête de course commence à s’essouffler après 3 ans de bons et loyaux services, mais quand même ! Je n’avais encore jamais vu de jeu que j’ai autant de mal à faire tourner. Avec 8 go de ram, je tourne à 98% en permanence ! Le jeu est constamment au dessus de la barre des 6 giga, et monte même à 7. Si j’avais windows 10 au lieu de 7, ça aurait même été pire. (A moins que, comme me l’a fait remarquer mon très cher et estimé collègue rédacteur en chef, “Ça fait des années que tu nous les brises avec ton windows 7, si le jeu est optimisé pour directx12 bah c’est juste mort quoi ! Passe en windows 10 !” Ou quelque chose comme ça.) [NDRC: Mais oui, mais oui…NoFutureMan va!] Donc, amateurs, faites attention, j’ai une gtx 770, un I7 4770k, 8 go de ram mais le jeu a pris un malin plaisir à mettre mon beau pc à genoux. Par contre, à mettre au crédit du jeu : J’ai maintenant sur ma liste de courses l’achat de 2 barrettes de 8 go pour me permettre de profiter à fond du jeu, et je n’achète pas des pièces de pc bien souvent !
Au final, ce jeu dont je n’attendais rien à la base est venu comme une très bonne surprise, et je peux dire avec assurance que si je n’avais eu aucun mal à le faire tourner, les petits soucis d’interface, ou de scénario “léger” auraient été vraiment secondaires. Un coup d’essai pour le studio derrière le jeu, car visiblement c’est le premier de la série en open world, mais un coup de maître c’est certain ! Je vous le conseille donc, si vous avez la machine pour le faire tourner (la ram est le plus important, en mettant tout au minimum comme mes pauvres captures le montrent, je n’ai pas amélioré les performances. Ma carte graphique est donc plus que capable, le processeur aussi, mais la ram… à bon entendeur !)
[NDRC: Configuration minimale requise pour la ram 8GO. Conseillée: 16GO ceci explique cela – Page Steam du jeu]