..Beaucoup de personnes restent sur le cliché du gamer bon à rien, le mauvais élève de fond de classe, boutonneux comme le clavier de son ordi. Ce joueur, que nous appellerons Jean-Maurice parce que c’est court, rêve, depuis le dernier rang, de rejoindre à la sortie des cours, son unité centrale, sa carte graphique et sa manette, ses meilleures amies. L’école, il s’en fout, c’est pour les intellos. Lui, il vit dans un autre monde. Pour ne pas entrer dans cette culture qu’on lui impose, il triture son I-phone sur Angry Birds, c’est mieux que rien.
Certains jeunes gamers s’enferment aussi dans ce carcan, persuadés que le monde du jeu est loin du monde dans lequel ils vivent.
Alors comme ça, Jean-Maurice, tu ne fais pas le lien entre ce qu’on t’apprend tous les jours et ce que tu te dépatouilles à faire devant ton écran ? Et pourtant.
S’il est vrai qu’un joueur vit dans un monde particulier, il faut voir cette planète du jeu vidéo comme une culture marquée par un langage et des codes propres.
D’abord, il y a le langage spécifique du monde du jeu. Pour le comprendre, il faut s’initier à ses termes à travers les quêtes, les MMO, les missions, et les différents jeux, qui ont chacun un univers propre. Ainsi, le jeu vidéo est proche de toutes activités, d’un sport par exemple. La dépense calorique est sûrement moindre, mais l’activité stratégique l’est tout autant. Sans connaître les termes, les règles, le cadre pour jouer, la réussite sera difficile.
Ce langage particulier va permettre de communiquer avec d’autres joueurs et de créer un lien social. Certes, ce lien est virtuel, mais certain joueur se découvre des amis qui ont la même passion et le même langage. Se met alors en place une communication, avec ses codes, dans le respect de son adversaire, comme le salut au judo.
Jean-Maurice, tu n’es donc pas un demeuré, tu as appris un code pour pouvoir communiquer avec tes semblables, comme Bilout’07, que tu respectes par ailleurs. Donc, pose ton téléphone en classe, par respect pour le prof – qui d’ailleurs est Bilout’07 – et puis écoute, la suite peut te servir.