Tu as l’esprit d’entreprise ? Tu as toujours rêvé de monter ta petite affaire et la faire atteindre les sommets du CAC 40 ? Tes posters de jeunesse n’étaient ni ceux des Beatles, ni ceux de Zidane mais plutôt ceux de John Keynes et Henri Ford ? Alors je t’invite à lire ce qui suit, toi, pur produit du capitalisme moderne, car ANNO 2205 va t’intéresser au plus haut point ! Oui, grâce à ce jeu tu pourras écraser le monde de ton génie économique, soumettre la Terre et la Lune grâce à des profits.
ANNO 2205 nous place à la tête d’une nouvelle corporation qui débarque sur le marché mondial, et dont le but est bien évidemment de faire plus de profit que ses adversaires. Le principe du jeu réside dans l’exploitation des ressources naturelles pour satisfaire les besoins des habitants de nos colonies, qui nous remercieront en travaillant aveuglement pour notre corporation (toute ressemblance avec la réalité n’est évidemment que fortuite !). Plus on progresse dans les niveaux, plus nos employés sont exigeants et réclament des biens de meilleures qualités. Et oui car c’est bien connu qu’un ouvrier de base n’a besoin que de riz et de télévision, alors qu’un cadre doit lui manger de la viande, boire du vin, et aller au stade pour survivre !
Vous aurez compris, pas de nouveautés dans les concepts de base de la série d’UBISOFT : nous sommes sur une île avec des ressources et surtout des dimensions finies, et il va falloir jongler entre développement de la population et développement économique pour arriver à nos fins. Ayant adoré ANNO 1404, j’ai tout à fait retrouvé les mécanismes dans cet opus futuriste. Les mécanismes restent simples : la gestion à la ANNO n’est pas prise de tête. On peut facilement devenir milliardaire avec un peu de patience et de logique.
Cependant, me direz-vous : et où sont passées les routes commerciales ? Et bien c’est sur ce point que les nouveautés de cet opus sont les plus visibles : plus de bateaux que l’on voit circuler entre les ports de nos différentes îles. Les nostalgiques devront sortir leurs mouchoirs car les transferts se font maintenant entre les différentes régions du jeu : le continent « normal », l’arctique et la Lune. On gère ces routes commerciales par l’écran de contrôle de notre corporation, qui nous permet également de switcher entre les différentes zones. Les échanges sont quand même présents mais on peut regretter le fait de ne plus voir de petits bateaux voguer sur les maps…
A noter également que, si l’on s’ennuie à prendre soin de nos milliers d’employés, prendre pied sur la Lune, et gérer des expéditions arctiques, on peut également s’adonner à des missions secondaires. Celles-ci sont différentes selon les zones et apportent des bonus spéciaux, propres à chaque mission (boost d’énergie, de logistique…). Ajoutées à cela des phases de batailles navales, à mon sens peu intéressantes et qui n’apportent pas grand-chose au gameplay principal : la gestion.
Concernant les graphismes, on peut dire qu’ils sont très réussis. Les villes et zones industrielles pullulent de vie (transports, fumées…). Du coup en mode ultra, quelques lags lors des survols des zones densément bâties.
Alors où est le problème, car il en faut toujours un ? Il réside à mon sens dans le fait que le jeu ne propose qu’un mode campagne, qui se fini relativement vite. En une quinzaine d’heures de jeu en mode normal ma corporation avait déjà atteint le niveau maximum : au bout d’un certain rendement de crédits (=profit) tout devient très facile et les niveaux montent vite. Du coup sans véritable mode bac-à-sable, et surtout sans multi, on reste assez vite sur sa faim. Le Season Pass étant déjà en vente, on peut supposer que ces modes arriveront lors de divers DLC…
UBISOFT a bien retenu la leçon de capitalisme portée par ANNO 2205 : « pourquoi vendre un jeu en une fois, alors que l’on peut gagner 3 fois plus en le vendant mode de jeu par mode de jeu? ».