[spacer color=”264C84″ icon=”fa-star-o”]Titre : Richard Coeur de lion
Editeur : Edge
Auteur : Andrea Chiarvesio
Durée d’une partie environ : 90 minutes
Joueurs : 2 à 6 [spacer color=”264C84″ icon=”fa-star-o”]
Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le royaume d’Angleterre en cette fin du XIIème siècle. Le roi, Richard Coeur de lion, est parti en croisade en Terre Sainte, pour bouter les armées de Saladin. Pendant ce temps, son frèrot, Jean sans Terre, décide de profiter de l’absence du patron pour s’imposer. Avec l’aide de quelques seigneurs locaux, dont le célèbre Shériff de Nothingham, il décide d’accroitre son pouvoir dans l’espoir de devenir calife à la place du calife. Mais face à eux, une poignée de résistants, menés par Robin des bois, vont se battre pour contester cette usurpation. Bienvenue dans Richard Coeur de lion !
Bon, Richard, c’est quand que tu rentres ?
L’un des points forts de ce jeu, c’est que l’immersion dans le contexte est essentielle pour comprendre les tenants et les aboutissants de la victoire. Sans un minimum de rappel de l’histoire, difficile de voir à quoi mènent les actions du jeu.
Les joueurs vont donc être répartis en 2 camps, un soutenant Richard Coeur de lion et un soutenant le prince Jean sans terre, et chacun va incarner un personnage de l’histoire. On comprend déjà qu’une bonne partie, c’est au minimum 4 joueurs, ce qui permet de jouer à 2 contre 2.
Tout le mécanisme du jeu consiste à ce que, grâce à leurs cartes en main, les joueurs influent sur le déroulement de la lointaine croisade et de la gestion du trésor royal en l’absence de Richard Coeur de lion. Ses partisans vont faire en sorte qu’il gagne la guerre, ou bien qu’il rentre au plus vite reprendre les rênes du pouvoir. Les partisans de Jean sans terre vont faire en sorte que Saladin gagne la guerre, ou bien que le trésor royal se vide afin de provoquer une émeute qui renverserait Richard. Mais ce n’est pas tout !
Robin déboite.
Car l’un des autres gros points forts de ce jeu, c’est sa condition de victoire, qui change un peu de l’habituelle course aux points : A la fin du jeu, un des 2 clans sera le vainqueur, MAIS le seul et unique gagnant du jeu, c’est celui qui aura le plus de points de prestige à l’intérieur du clan des vainqueurs. Ainsi, même si vous écrasez tout le monde en points de prestige mais qu’à la fin, votre clan perd, et bien vous ne gagnez pas. Et cela rend le jeu diablement intéressant, car il faut naviguer en permanence entre la victoire collective de son clan et l’accumulation personnelle de points de prestige.
Pour faire gagner son clan, les joueurs disposent de cartes dans leurs mains. Il n’y a que 6 types de cartes différentes, 3 favorisant le clan de Coeur de lion (les rouges), et 3 favorisant le clan de Jean sans terre (les vertes). Face aux joueurs, 2 magnifiques plateaux de jeu : le premier représente l’Angleterre avec ses villes importantes. C’est sur ce plateau qu’à chaque tour, les joueurs vont se déplacer (en suivant plusieurs règles), afin de se poser sur une des villes et d’y effectuer l’action indiquée dessus. Les actions consistent généralement à faire tourner les cartes dans sa main (je pose tant de cartes vertes et je prends des rouges, j’achète des cartes etc etc…), ou bien à récupérer des pièces ou des points de prestige.
Une fois les déplacements faits, les joueurs vont pouvoir effectuer un achat (cartes, prestige, moyen de déplacement supplémentaire etc etc..).
L’étape suivante consiste à ce que chaque joueur prenne secrètement 2 cartes de ses mains (ou 3 en payant) et les mette dans une pile neutre nommée « paquet de la croisade ». C’est ce paquet qui va déterminer l’ensemble de l’évolution de la situation. En effet, une fois que les joueurs ont rempli ce paquet, on le mélange et on va en sortir autant de cartes que 2 fois le nombre de joueurs (8 cartes pour 4 joueurs). Ces cartes sont posées devant les joueurs et leur comparaison dessin à dessin (bannières vertes vs bannières rouges etc etc…) va indiquer si Richard mène la guerre ou non, s’il en mesure de rentrer ou non, et si le trésor royal se maintient ou non. C’est à cela que sert le 2ème plateau de jeu, qui représente l’évolution de chacun de ces évènements sous forme de pistes. Il suffit que l’une des pistes soit complétée, et le jeu s’arrête en faisant gagner un des 2 clans.
-Insérez ici votre jeu de mots préféré avec ‘Jean’ en guise de titre –
Et si vous êtes à sec, Jean Naipluzieurhenstoque.
Ainsi, toutes les actions du jeu convergent vers ces 2 moments clé : Etre en mesure d’influencer au mieux ce paquet de croisade pour que le tirage soit le plus favorable à son clan ET accumuler le plus de points de prestige au cas où son clan gagnerait. Le hasard va donc être présent au moment du tirage du paquet de la croisade, mais chaque joueur va faire en sorte qu’il puisse mettre le plus de cartes possibles dans ce paquet. A chacun de gérer donc au mieux son action/déplacement du début du tour pour faire en sorte qu’il ne soit jamais à court de cartes de son clan en main.
C’est peut-être là que le seul petit bémol peut être mis : on peut gérer sa main au mieux, “bourrer” le paquet de croisades des meilleurs cartes possibles, et pour autant manquer de chances au tirage des cartes pour la croisade. Néanmoins, les lois statistiques font que, sur plusieurs tirages, les résultats finissent par suivre la composition du paquet. De même, plus le nombre de joueurs augmentent, plus ce phénomène tend à s’estomper car la plupart des cartes finissent par être tirées.
Coup de foudre à Nottingham
Ce qui impressionne dans ce Richard Coeur de lion, c’est la qualité du matériel : comme je disais plus haut, la clé du jeu se résume à ce tirage de cartes dans le paquet de croisades. Mais tout le cheminement pour y arriver est servi par un matériel de grande qualité, que ce soit les plateaux, les fiches de personnages et même des figurines uniques pour chacun d’entre eux.
Richard Coeur de lion peut se jouer à 2, mais il se résume alors à une course pour faire gagner son clan avant l’autre. On a déjà un bon jeu, mais c’est à 4 qu’il prend une toute autre dimension : faire gagner son clan tout en s’assurant son pactole de points de victoire insuffle un piment ludique des plus relevés au coeur du jeu. On voit parfois que son clan peut gagner, mais que son “allié” a plus de prestige, et on se retrouve alors à devoir freiner la victoire de son propre clan pour jouer plus perso.
Le jeu prévoit également d’être joué en nombre impair, en incluant un personnage neutre (assez puissant au demeurant) qui peut, à chaque tour, s’allier à un clan ou à un autre. Une autre façon de jouer également intéressante, mais que je trouve plus déséquilibrée.
En résumé, une thématique faisant corps avec le jeu, des mécaniques très bien pensées et une grande qualité du matériel font que je ne peux que vous conseiller d’inclure ce Richard Coeur de lion dans votre ludothèque au plus vite.