Titre : Attack of the Earthlings
Genre : Indépendant, Stratégie tactique, tour par tour
Langue: Anglais, Allemand, Espagnol, Russe, Chinois simplifié, Italien, Japonais, Coréen…Mais pas de Français !!!!
Développeur : Team Junkfish
Éditeur : Junkfish Limited
Date de parution : 8 févr. 2018
Ne pas s’arrêter à sa première impression, cela aura été la morale de ce test d’Attack of the Earthlings. Après un début peu engageant, je suis peu à peu rentré dans ce jeu bien sympathique et rempli d’humour que je m’en vais vous détailler de ce pas.
Un jeu Com-X
Après vous avoir testé un Wartile que j’avais, sur plusieurs points, comparé à X-com, voilà que je me lance à nouveau dans la même figure de style, et pour le même objet. Dans Attack of the Earthlings, vous incarnez donc une maman alien, une matriarche plus précisément, qui a vu débarquer sur sa planète une base spatiale humaine. Bref, vous venez de vous faire envahir par une grosse corpo, la Galactoil, et évidemment, vous allez faire en sorte qu’ils repartent manu militari. Le jeu se déclinant dans une double dimension stratégique au tour par tour et d’infiltration, on peut affirmer sans trop se tromper que cet Attack of the Earthlings a des airs d’X-com, mais en inversant les rôles.
You are not alone
La base spatiale est découpée en 7 niveaux, chacun correspondant à une mission. La matriarche va donc pouvoir se déplacer et vider les lieux en tuant les humains présents. Ceux-ci, une fois morts, peuvent être ingérés et vous octroient des points de biomasse. Avec cette biomasse, la matriarche peut créer des rejetons puis, toujours en dépensant ces points, elle peut les faire évoluer en 3 créatures distinctes beaucoup plus puissantes : Le goliath, un guerrier lourd et puissant, le disrupter, une araignée tirant à distance et pouvant distraire l’ennemi, et enfin le stalker, une espèce de ranger/assassin pouvant poser des pièges ou frapper dans le dos.
Si le début des missions se fait donc avec la matriarche seule, vous allez constituer, au fur et à mesure de votre progression, une petite escouade grâce à la biomasse ingérée (à noter que l’on peut aussi absorber ses propres unités mortes… Merciiii, bon appétit !)
Chaque mission comporte un objectif (qui peut évoluer) que vous devez remplir pour finir le niveau, ainsi que, parfois, un objectif secondaire optionnel. Vos aliens peuvent mourir sans conséquence (si ce n’est vous affaiblir), mais si c’est la matriarche qui passe l’arme à gauche, c’est le game over. On pense donc bien à ménager maman, hein, les enfants ?
Dans l’espace, personne ne les entendra crier
Les humains en question peuvent être de simples scientifiques, mais aussi des soldats et, au fur et à mesure, des unités d’élite plus solides et mieux armées. Chacune de ses unités se déplace et a un champ de vision. Si les scientifiques fuiront en vous entendant, les soldats, eux, vous tireront dessus sans sommation dès qu’ils vous verront. Le problème, c’est que vos troupes, même upgradées, ne sont pas si solides que ça et que la moindre arme humaine est assez puissante pour tuer la plupart de vos bébés en un coup (exception faite de la matriarche et du goliath, un peu plus solides).
Il va donc falloir manœuvrer finement pour progresser dans la base et exterminer les humains avant qu’ils ne vous repèrent. Pour cela, il faudra conjuguer les talents de vos différentes unités et constituer une escouade apte à répondre à n’importe quel type de situation.
Il faudra jouer aussi avec les champs de vision des unités (qui, je vous rassure, sont myopes. D’ailleurs, vous savez comment on appelle un soldat armé qui n’y voit rien ? Un taupe-gun. Voilà, merci, cette blague vous a été offerte par Gameovert.), et avec les alertes sonores. En effet, la plupart des actions (ouvrir une porte, tuer un humain, décapsuler une bière…) génère une zone de bruit (visible à l’écran) et peut alerter les troupes proches qui vont rappliquer. Cela représente un danger mais peut aussi être utilisé pour détourner l’attention.
Un début pas très engageant
Pour être honnête, les premières minutes d’Attack of the Earthlings ne m’ont pas vraiment transporté. Les graphismes sont de bonne qualité, mais tirant un peu trop sur un vert-jaune industriel fade que j’appréciais moyennement. Question de goût, certainement…. Et puis on découvrira rapidement que l’environnement sera presque le même pour tous les niveaux, ce qui ne m’inspirait guère au départ.
L’autre problème qui m’a freiné, c’est que dès le début, tous les défauts du jeu m’ont sauté aux yeux d’un coup, alors que les bons côtés n’y étaient pas encore. Le départ tient lieu en effet de tutoriel, mais dans lequel on constate les problèmes qui vous suivront tout le long du jeu, alors que tout ce début n’a pas encore trop d’intérêt et ne met pas vraiment en valeur les atouts stratégiques du jeu.
Bref, passé les 30 premières minutes, Attack of the Earthlings s’enrichit et devient enfin beaucoup plus intéressant stratégiquement parlant. Ne vous laissez donc pas décourager par un premier quart d’heure un peu creux à mon goût. Pour vous faire une idée, voici le palmarès de ces défauts qui m’ont tant gêné, du moins au début.
Et les nominés sont….
Dans la catégorie « Pénible », l’impossibilité de réattribuer les touches. Vous tournerez donc la caméra avec Q et E, point barre. En 2018.
Dans la catégorie « Pas trop grave, mais quand même », pas de niveau de difficulté réglable. Tout le monde sur un pied d’égalité !
Dans la catégorie « Pas grave, mais soyez prévenus quand même », le jeu n’est pas en français. L’anglais est d’un niveau tout à fait accessible, cependant, hein…
Dans la catégorie « Je veux bien comprendre que ça serve le gameplay, mais quand même c’est abusé », le prix incontestable revient au champ de vision des troupes humaines. C’est simple, les soldats voient à, approximativement, 2 mètres devant eux. Oui, 2 mètres, pas plus ! Et, pour la plupart, dans un arc de cercle d’environ 90° ! Pourtant, ce sont des soldats faisant face à des aliens, certains étant même très massifs, mais pour autant, si vous n’êtes pas strictement dans le champ de vision matérialisé au sol, et bien le soldat ne vous voit tout simplement pas. Ce qui, à l’écran, donne des situations pas très réalistes. D’autant plus que vos aliens, eux disposent d’un champ de vision bien supérieur pouvant aller jusqu’à derrière la porte…
Dans la catégorie « Je sais pas pourquoi, mais je l’avais vu venir », l’IA est bête comme ses pieds. Vous tuez un humain, l’ingérez en laissant une belle trace de sang au sol et partez vous cacher. Un soldat vous entend, rapplique arme à la main, voit la trace de sang, s’étonne puis…. repart patrouiller. Attack of the Earthlings n’est pas le premier jeu d’infiltration dans lequel on trouve ce défaut, mais ça casse toujours un peu le rythme.
Non, non, ne partez pas, ce jeu est vraiment sympa, en vrai !
Et oui, car il est aussi plein de qualités. Même si le système de vision ne semble pas réaliste, il fait partie du gameplay, et il va falloir composer avec pour arriver à tuer les soldats sans vous faire repérer. Le début du jeu est assez plan-plan, mais le stress monte petit à petit (en particulier dès la mission 3 qui va vous obliger à jouer bien plus intelligemment pour espérer vous en sortir).
Attention, néanmoins, le niveau de tension d’Attack of the Earthlings n’est pas non plus comparable à un X-com. Quand ce dernier vous propose une campagne longue, des arbres de compétences diversifiées, un bestiaire riche, une réelle progression de vos troupes sur le long terme, Attack of the Earthlings, lui, est plus court (10 H environ), comporte juste 3 unités différentes avec des upgrades limitées, et ne propose pas de réel suivi d’une mission à l’autre (excepté l’expérience engrangée). Mais pour le coup, il est aussi plus accessible. Stratégique, donc, mais abordable.
L’un des autres points forts du jeu, c’est son humour. Des cut-scenes fréquentes vont vous permettre de suivre les conversations des responsables humains de la base, et la plupart présentent des situations assez burlesques. Entre les soldats inconscients de votre présence qui préparent un anniversaire surprise, le sous-commandant qui essaie petit à petit de fuir (en prétextant partir faire des courses), ou les problèmes d’alimentation de la base, tout cela ne manque vraiment pas de piquant, et ce jusqu’au dénouement.
Les missions sont scénarisées et proposent parfois des contraintes spécifiques (défendre un point pendant que la matriarche est occupée, s’évader, tuer des fuyards etc etc….). Cela permet d’éviter toute répétitivité dans un décor qui, lui, pourrait l’être rapidement. Chaque mission a son caractère bien spécifique et on n’a pas l’impression de faire 2 fois la même chose.
De même, une composante RPG est présente grâce à un arbre de talents. En fonction de vos résultats, vous gagnez des points vous permettant de doter vos aliens ou votre matriarche de nouvelles compétences. Par exemple, votre disrupter va commencer à pouvoir aveugler les ennemis, votre goliath pourra taper 2 fois. Bien évidemment, on n’a pas assez de points pour tout acheter et il faudra faire des choix. Néanmoins, cet arbre est assez simple et ne propose qu’un chemin unique de progression par unité.
Quelques composantes stratégiques supplémentaires vont venir s’ajouter pour diversifier le gameplay : possibilité de se cacher dans des armoires, de passer dans la ventilation, de passer en mode vigilance pour armer un coup ou de mener une attaque simultanée à plusieurs, par exemple.
Le humaniare (c’est comme un bestiaire, mais avec des humains) d’Attack of the Earthlings est moyennement varié, mais les soldats ont des spécificités et des compétences qu’il va vous falloir gérer différemment. Et certains demandent un minimum de préparation (pièges, leurres, force de frappe…) avant d’être abordés, sous peine de les voir dézinguer 2 ou 3 aliens et d’ameuter le reste de leurs collègues. Quelques boss vont demander également une bonne coordination de groupe pour éviter de finir sur un game over.
Bref, Attack of the Earthlings est un jeu sympathique, qui s’avère progressivement prenant, doté d’un humour qui fait mouche et d’aspects stratégiques simples mais intéressants. Comptez environ une dizaine d’heures pour en venir à bout.