Titre : Townsmen
Genre : Simulation, Gestion, Stratégie Textes en français
Développeur : HandyGames
Éditeur : Headup Games
Date de parution : 30 nov 2016
Townsmen est un jeu de gestion de cité développé au départ pour les tablettes. Je dois bien avouer que je l’ai beaucoup aimé sur mon ipad, et je ne suis pas le seul visiblement. C’est pourquoi, quand j’ai vu qu’il allait sortir sur PC, j’ai de suite demandé à pouvoir le tester. Il faut bien se mettre dans l’idée qu’un jeu venant du monde du tactile risque gros, niveau comparaison, avec Banished et Hearthlands par exemple. Certes, Townsmen est vendu au prix d’une douzaine d’euros, mais bon, est-ce que cela suffit ? Maintenant que nous sommes bien calés, qu’en dire ?
Pour moi, Townsmen, sur mon ipad, et comme beaucoup de jeux sur tablettes, est un jeu d’attente. On y joue en attendant le journal du soir, on le lance avant un départ quand on attend sa compagne qui n’est pas prête ( NdP: AH bon! je ne suis pas prête!!!). ET SURTOUT, on ne l’aide pas à aller plus vite car mince quoi… et sur ipad ou autres tablette Android, on est moins regardant sur la qualité que sur PC. Je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça, mais si vous ne l’avez pas sur ces supports, ne vous privez pas.
Ce que je peux dire, c’est que Townsmen n’est pas si facile qu’on pourrait le penser. Le challenge est plutôt bon, voire trop difficile à mon goût. Au choix, il y a des scénarios en guise de tuto, et des modes bac à sable dans divers environnements (vallonnés, plaine, marécageux, côtiers, neigeux etc). Il faut construire avec intelligence, pas n’importe quel bâtiment dispo dans votre grimoire. Il est important de regarder les envies des villageois avant de faire n’importe quoi. Combien de fois me suis-je laissé berner en voulant absolument poser une construction avant une autre, et patatra, fin de partie. Bon, pas vraiment fin de partie, mais si vous vous trompez dans le déploiement de vos bâtiments, le jeu en devient vite long. Très long. Donc il faut construire des maisons, pas trop, mais juste assez pour affecter des villageois aux activités, rapporter des impôts, et regarder ensuite attentivement les besoins. Le but du jeu est simple: Faire prospérer votre cité et vos villageois. Mais à mon avis, ce jeu est mal équilibré. On verra ça plus tard.
Tout se paye en or ou en point de prestige. L’or rentre avec les impôts et les ventes au marché (pas constructible de suite). Les points de prestige se gagnent en accomplissant les quêtes. Ces dernières sont toujours les mêmes, collecter des ressources essentiellement. Si on construit en choisissant l’or, la construction prendra du temps, si on la sélectionne avec les points de prestige, c’est instantané. C’est là, à mon avis le plus gros point faible du jeu. Sur tablette, pour obtenir des points de prestige, on pouvait les acheter avec des vrais sous (pas bieeeen). Du coup les constructions dites “normales” étaient super longues pour vous inciter à passer à la caisse. Jeu gratuit, mais faut raquer si tu veux speeder. Et le problème avec notre version PC (où la boutique n’est pas de mise, et heureusement), les constructions avec l’or mettent des plombes à se finir. Mais quand je dis des plombes, vous pouvez aller vous faire un thé en attendant. Oh joie, on peut accélérer le temps. Mais pas d’bol, j’ai horreur de faire ça dans un jeu, j’ai l’impression de bâcler.
Le gameplay est quand même assez fouillé, et comme je disais plus haut, rien n’est simple. On peut intervenir au plus pointu des paramètres de gestion de sa cité. Les influences, les bandits … On peut faire évoluer les bâtiments, tout est là pour en faire un bon jeu, oui. Les maladies, les saisons, oui Townsmen a tout. Enfin, presque. Ce qui est vraiment énervant dans Townsmen c’est la difficulté mal dosée. Au tout début, alors que vous n’avez que 4 maisons, un relais de pêche et une cabane de bûcheron, vos villageois sont déjà mécontents. Alors vous regardez les besoins et vous construisez une scierie pour faire des planches (important pour toutes les autres constructions). Puis les villageois, très rapidement râlent après un manque d’eau, mais pour construire un puits, il faut de la pierre etc… seulement, il faut faire des choix, et la pauvre et unique cabane de bois que vous vous êtes construite ne produit pas assez. Du coup le jeu se met au ralenti. Des constructions interminables, des villageois qui grognent alors que vous en êtes aux 5 premières minutes de jeu. Et le pire dans tout ça, c’est que j’étais en mode facile dans une carte simple du mode bac à sable. Franchement, c’est frustrant.
Townsmen est mignon tout plein. Un petit côté moyenâgeux à la “Johan et Pirlouit”. Et quand on le lance on a envie de se lancer corps et âmes dedans. J’ai eu à coeur de (tenter de) débloquer toutes les constructions, les voir fonctionner sur ma map, mais tous ces petits points faibles, surtout la lenteur de construction, cette difficulté de fou, le fait qu’on ne puisse pas faire pivoter les bâtiments, me gêne énormément. Problème de portage aussi, les mecs ne se sont même pas creusés la fiole pour changer les textes: “Tapotez…” nous sommes sur PC, on ne tapote pas, on clique, mesdames et messieurs de chez HandyGames. Bon ça, à la rigueur…
Townsmen est un incontournable gratuit sur tablette, même avec sa version Premium à 4,99€, mais sur PC, il va falloir l’améliorer un chouia. Ce n’est pas un mauvais jeu PC, j’y retourne souvent, mais ô combien je suis frustré de ne pas voir certains paramètres actifs (cités plus haut), une difficulté progressive et non pas punitive. Et si on ajoute à cela qu’il n’apporte rien au genre; des city builders avec un gameplay similaire, ça foisonne, Townsmen risque de toussoter et passer dans les promos à grande vitesse. J’aurais aimé le défendre plus, car c’est un jeu attachant, mais il arrive (trop?) tard et avec un portage bâclé ou pas dosé au monde PC. Si vous l’achetez, vous ne serez pas déçu je pense, mais il ne faut pas avoir dans sa ludothèque les autres jeux cités plus haut, notamment Hearthlands et aimer les jeux qui vous mettent dans la m… dès le début. (sans compter sur une patience de moine bouddhiste). Ah, ma compagne est prête…