Genre : Aventure, Indépendant, Accès anticipé
Voix: Française
Développeur : Parabole
Éditeur : Parabole
Version de test : (service presse du jeu) PC, mais jouable sur Mac et Linux
Voici un pétard de bon jeu ! Oui je commence ainsi, pas d’intro ampoulée pour Kona, ce jeu d’enquête oppressante québécois. Aux manettes, le studio Parabole et pour une première oeuvre, je dis chapeau !
Vous incarnez Carl, un ancien soldat devenu détective privé. Il est dépêché dans la région du lac Atâmipêk, au nord du Canada, par un riche industriel, William Hamilton, qui, visiblement, n’est pas très content. Il semblerait que sa résidence secondaire, relais de chasse, ait été vandalisée. On s’aperçoit très vite, dès le début de l’enquête même, que les villageois, en effet, ne portent pas monsieur Hamilton dans leur cœur. A juste titre ?
Tout ceci est retranscrit dans une ambiance glaciale, dans tous les sens du terme, avec un brin d’humour québécois aux petits oignons. Notons au passage que les (la) voix sont entièrement en français avec un charmant accent de nos cousins du Québec.
Non seulement on en apprend beaucoup sur la vie du village et Hamilton, mais on découvre très vite qu’il y a peut-être (suspens!) un paramètre surnaturel non-négligeable. Vous ne croiserez pas grand monde, personne pour ainsi dire. Si on peut comparer Kona à Everybody’s Gone to the Rapture ou The Vanishing of Ethan Carter ce sera uniquement sur l’aspect “que sont devenus les habitants”. Mais rien de plus. Il y a beaucoup d’interactions dans Kona, beaucoup plus que dans les deux autres jeux qui, pour le premier surtout, se contentaient de se laisser “contempler”. Dans Kona, on ramasse des objets, on les assemble parfois, on conduit notre véhicule, on résout des puzzles, bref, on ne s’ennuie pas.
Comme vous l’avez sûrement deviné, il fait froid dans Kona. Et ce froid impacte beaucoup sur notre Carl. Il faudra parfois vite se rapprocher d’un feu. Trouver une bûche, des allumettes. Sans ça, même pas moyen de sauvegarder. Il y a un inventaire dans lequel on peut stocker plein de choses. Et si Carl ne peut plus porter, on peut déposer des objets dans le coffre de notre véhicule.
Donc gestion du froid, du noir aussi, la peur, pensez à allumer lampes, et autres torches pour rassurer le héros et… vous. Pour revenir au froid, ne pensez pas traverser les bois ou un pré d’un trait. Calculez votre coup. Petite info, il y a parfois des petits campements ici et là. Cherchez les, et vous trouverez aussi de précieux indices pour votre enquête.
Les graphismes sont plutôt chouettes, le blizzard est terrible; en voiture parfois vous ne voyez pas où vous roulez, et à pied vous sentez presque la brise glacer vos joues tellement tout ceci semble réel. La musique ne m’a pas choqué, et comme j’écrivais plus haut, la voix québécoise de Carl Faubert est excellente, apaisante.
Kona n’est pas dénué de défauts, accès anticipé oblige. Pointer un objet à prendre est parfois fastidieux. On pense ouvrir la porte d’un placard et c’est le tiroir d’à côté qui s’ouvre. C’est un monde presque ouvert, mais si vous n’avez pas suffisamment progressé dans l’enquête, une sorte de barrière de travaux énorme et transparente se plantera dans le décor vous empêchant de poursuivre. Je peux comprendre que ce soit bon pour le fil de l’enquête, mais c’est moche et ça tue l’immersion. (erratum en bas)
Pour résumer, ce qui me plait dans ce jeu c’est l’ambiance, le héros, l’enquête (et vous n’êtes pas du tout guidés, juste une carte, des bribes d’indices) et l’envie de connaitre la suite. Kona sera divisé en plusieurs actes. Donc en l’état actuel du jeu vendu à 8,99€ sur GOG.com et 9,99€ sur Steam, vous n’aurez pas la fin, il faut attendre que Parabole développe la suite, et je suis très impatient, magnez-vous tabernacle !
Très très bon jeu à mon goût.
ERRATUM: En fait je me suis planté, la barrière est bien toujours là et signale la fin de l’act en attendant la suite du jeu. Dans ma progression, je n’ai pas eu à la recroiser, et je pensais qu’elle avait tout simplement disparue avec l’histoire, mais les gens de Parabole m’ont signalé ma coquille. (je suis quand même allé voir, faut toujours se méfier des québécois) 🙂