Ça faisait longtemps que je n’avais pas goûté à un jeu de stratégie en temps réel qui ne me prenne pas trop la tête et qui sorte un peu du lot. L’autre jour, je vois la fiche de ce jeu, Majesty 2 de Paradox interactive. Me dis “tiens, c’est quoi?” oui, honte à moi, je ne connaissais absolument pas les Majesty. Je lis le descriptif, ça me plait, et là, quand tout à coup, soudain, patatra, je me dis qu’il faut y jouer.
Grand bien m’a pris ! Majesty 2 est une pure merveille ! Alors oubliez les STR traditionnels où vous récoltez des ressources, et, avec l’argent gagné, vous construisez des armées que vous enverrez au combat ou déploierez en défense ici et là.
Ici, vos armées, elles se moquent de vos ordres, ce qu’elles veulent, c’est de l’or…
Revenons sur l’histoire de Majesty 2:
Déjà je vais vous évoquer le premier opus, Majesty The Fantasy Kingdom Sim, sorti en 2000 par Microprose ! Déjà pour l’époque, le jeu faisait sa petite révolution avec ce système de prime à l’emploi… enfin la guerre. Le jeu n’avait visiblement pas été traduit en français, mais vu la faiblesse de l’histoire, aucun problème pour comprendre. Jolis en 2000, les graphismes aujourd’hui piquent les yeux, et les sons donnent envie de brûler des chatons tellement ils sont énervants. Mais déjà Majesty 1 avait l’étoffe d’un bijou, sauf que le succès ne fut pas de mise. Au point que la suite, Majesty Legends fut abandonnée.
Jusqu’au jour ou Paradox Interactive acheta les droits en 2007, et annonça Majesty 2 développé par 1C:Ino-Co (Fantasy Wars, Elven Legacy et Warlock Master of Arcane).
L’histoire de Majesty 2 est simple: nous sommes en Ardania, royaume prospère depuis des lustres grâce aux prouesses des anciens monarques qui se débarrassèrent de tous les ennemis les plus dangereux, Leonard, dernier roi de la lignée veut rester dans l’histoire lui aussi, et il décide de faire invoquer un démon pour le vaincre glorieusement et propager ses actes dans tout le pays. Bon bien évidemment le démon lui pète la tronche et rase tout sur son passage, et le royaume est, si je puis m’exprimer ainsi, dans le caca.
Il va falloir tout reconquérir dans ce monde versé dans le chaos. Pour ce faire, Majesty 2 propose une campagne qui débute par une sorte de didacticiel très bien fait. Les premières missions vous apprennent les rouages du jeu sans vous en mettre tout de suite plein la tête. A la quatrième partie de la campagne, je découvrais encore de nouvelles constructions, ennemis etc.
Les rouages de Majesty 2:
Au départ nous avons notre château, un peu comme dans tout STR, c’est le QG d’où partent les premières constructions possibles, classées en combat, commerce, défense, et temples. Pour commencer, une chose importante, le commerce. Sans argent, vous perdrez. Aucune autre alternative. Pourquoi ? Parce que vous allez construire la Guilde des guerriers, des rangers, des magiciens etc… mais ces guildes, qui vous fourniront des soldats ou personnels censés vous défendre ou attaquer, ne le feront pas si vous ne les payez pas !!!! Tout fonctionne par intérêt dans Majesty 2 ! Et c’est ça qui est drôle et super bon ! Il y a certaines missions, où avant de construire les halles, il faudra d’abord, par exemple, construire en toute urgence la tour des lords, histoire de se défendre rapidement.
A votre service, 5 drapeaux, mais je vais vous décrire les 3 plus importants:
- L’exploration: vous le placez sur un endroit non découvert de la carte. Une fois posé, rien ne se passe. Mais vous pouvez, grâce à deux petits boutons, déposer un montant de prime. 100 pièces d’or, personne n’est intéressé, 200 ?…toujours rien. Puis vous montez, montez, et là, vous voyez le compteur grimper. Un, puis deux archers… c’est tout ? Bref vous l’avez compris, il faut payer grassement pour attirer à l’endroit voulu les explorateurs. Mais attention, et ce sera valable pour les autres drapeaux, ne payez pas trop, car sans argent… plus de prime ! Plus de prime, plus de défense, d’attaque etc… et c’est la perte, pour ne pas dire la merde ! Une fois le ou les explorateurs arrivés au drapeau, l’endroit se dévoile. Avec un peu de chance vous aurez trouvé un comptoir commercial. Avec de la malchance une tanière de loups qui vous boufferont jusqu’à la moelle. Pour réguler l’exploration, usez du drapeau “danger”.
- L’attaque: Comme pour l’exploration, le petit drapeau rouge sera à placer sur la construction, habitation, monstre à combattre. Plus vous payez, plus vous aurez du monde. Mais attention, n’envoyez pas trop de soldats, car il faut du monde pour défendre votre château.
- La défense: pas la peine de vous expliquer, c’est comme au dessus, à gérer avec des pincettes.
Le but au départ, c’est de rapidement trouver des comptoirs commerciaux pour établir une route qui vous rapportera beaucoup d’argent. Il faudra les défendre, car sans ces ressources, le jeu sera difficile, je vous l’ai déjà dit.
N’explorez pas trop vite. Si vous découvrez trop tôt votre ennemi, il vous attaquera quasiment sans relâche. Prenez votre temps, développez vos guildes, vos défenses et remplissez vos caisses. Moi j’ai adopté cette stratégie, et ça passait sans trop de mal.
Plus votre ville grandira, plus vous aurez des rats, et autres nuisibles qui viendront taper sur vos constructions. C’est pour cela qu’il ne faut pas payer trop de prime pour que certains soldats, archers… restent sur place. Ceci dit, retenez bien que même s’ils restent sur place, il faudra monnayer leur défense. Pour résumer, vous dirigez un monde de mercenaires sans scrupules.
Plus vous avancez dans la campagne, plus vous découvrez des ethnies, comme les nains par exemple avec leurs constructions bien à eux. Souvent solides d’ailleurs. Et c’est logiquement que cette campagne demandera de plus en plus d’exigence avec le temps. Si vous commencez un scénario et que tout se passe mal de suite, c’est que vous avez mal commencé. C’est tout bête. Ecoutez bien ce que vous dit votre aide de camp. Ne partez pas forcément bille en tête dans n’importe quelle construction. Analysez. Mais ne perdez pas espoir. Souvent vous aurez l’impression que tout est perdu d’avance. Soyez patient. La vidéo tout en bas vous montrera que tout est possible. Victoire à la clef, avec un début catastrophique.
Majesty 2 parait complexe comme ça, mais c’est tout le contraire. La seule difficulté, c’est vous. Le reste c’est gains + primes équilibrées. A la fin, en vous souhaitant la victoire, on vous laissera choisir parmi vos valeureux combattants, le plus fort qui deviendra un noble. Ces nobles vous pourrez vous en servir dans les scénarios suivants. Comme ils gagnent des niveaux en guerroyant, explorant etc, ils gardent leur niveau quand vous les ressortez. Pratique pour écraser une attaque soudaine en début de partie. Un cimetière vous permettra de ressusciter du personnel tombé au combat. Je ne vous conseille pas de le faire sur des troupes de faible niveau, autant récupérer les plus forts, quitte à attendre d’avoir plus d’or. Oui car ça aussi ça a un coût ! En fait, à part votre clic de souris, tout est payant dans ce jeu !!
J’ai failli passer à côté de ce jeu. Majesty 2 est pour moi un bijou, je me suis régalé et je me régalerai encore et encore. Il fera désormais partie de la liste de mes jeux cultes. Avec 7 ans de retard certes… D’ailleurs, il est encore tout à fait potable graphiquement. La version “Collection” inclut trois extensions:
- L’extension Kingmaker qui apporte une nouvelle campagne basée sur le retour du fameux GrumGog, le démon.
- Battles of Ardania, autres scénarios et la coopération en ligne !
- Monster Kingdom qui vous propose d’autres missions solo et multijoueurs.
Majesty The Fantasy Kingdom Sim HD, le premier opus, est disponible chez GOG.com sous le nom de Majesty Gold HD.
Dans la vidéo ci-dessous, je vous montre un des scénarios de la campagne du début à la fin. J’ai oublié de mentionner dans la vidéo, le sort de soin qui se trouve en haut à gauche vers les 4 petits blasons bleus. Il soigne tout le monde et gracieusement, avec un temps de recharge. Ces sorts, je ne les avais pas trop “assimilés” à l’époque du tournage de la vidéo. Mille excuses !! Bon visionnage.