Ceci n’est pas Diablo III! C’est sans doute ce que vous avez pu lire à l’époque de la sortie de Torchlight, en 2009, et on aura eu raison de l’écrire. J’ai tendance à mettre les hack’n’slash dans le même panier, en général, et c’est vrai que Torchlight pour moi ça semblait vraiment être un diablo-like en puissance. Le fait est que finalement, c’est aussi ça qui donne envie d’y jouer, parce qu’un titre comme ça vous garde dans un univers et un système que vous aimez bien, et dont vous connaissez les ficelles. Sans plus attendre, je vais aller un peu plus loin.
L’histoire, déjà. Alors, vous jouez un aventurier, arrivant dans la paisible bourgade de Torchlight, pour découvrir celle-ci assiégée par des créatures démoniaques. N’écoutant que votre courage, et l’appât du gain aidant, vous aidez les villageois à se débarrasser des créatures qui les attaquent, pour apprendre que leur gagne pain, la mine d’ambre (ou embre) est occupée par les méchantes créatures. Une mage, Syl, vous recrute donc pour retrouver son mentor, Alric, disparu dans les mines. A partir de là, commence la loooongue descente dans les mines, puis dans des ruines, puis dans des catacombes, pour finir dans les entrailles du monde. Au fur et à mesure, vous en apprendrez plus sur le mage Alric et sur l’objet de ses recherches. Puis vous apprendrez qu’il a succombé à la corruption du démon Ordrak. Bouh, méchant démon! Le but du jeu est donc de trouver le démon en question et de lui faire sa fête. Fin du scénario. C’est un peu court, mais, à qui mentons nous? On ne joue pas à un hack’n’slash pour la richesse de son scénario.
Et non! On joue à un hack’n’slash pour des raisons beaucoup moins avouables, à savoir, le leveling. Autant va-t-on chercher à faire monter les compétences de son personnage, qu’à lui trouver de nouveaux outils de massacre massif. Et dans Torchlight, il faut dire qu’on est servi de ce coté là.
On commence par choisir sa classe, entre le destructeur, la conquérante, et l’alchimiste. Je dis “le” et “la” parce que niveau création de personnage, le système est très simple: Il n’y en a pas. Donc c’est monsieur le destructeur, madame la conquérante ou monsieur l’alchimiste. J’ai pris la conquérante, parce que j’aime bien garder de la distance entre les mobs et moi, et aussi parce que qui dit distance, dit moins de chance de se faire massacrer. Du coup, une tireuse d’élite, quoi de plus safe? D’autant que dans Torchlight, on vous fournit un “pet”, dont vous pouvez choisir la race (j’ai pris un furet, l’ai appelé Slink) qui pourra tanker pour vous si vous jouez le couard, comme moi. Donc, j’ai (cou)hardiment commencé ma descente vers les profondeurs, et j’avoue que j’ai été surpris par des innovations sympatoches, comme le fait qu’on puisse envoyer son pet en ville pour vendre les surplus d’inventaire. Ça n’a l’air de rien, mais quand on veut TOUT ramasser, devoir faire des portails vers la ville tous les 10 mètres pour vendre ses surplus, c’est lourd. Là, point n’est besoin, votre furet sait compter et va s’occuper de vendre vos armes et potions, pendant que vous recommencez à accumuler un bazar pas possible. Vous pouvez d’ailleurs lui confier quelques objets pour améliorer ses stats, et même lui apprendre des sorts. Un vrai génie ce furet! Coté innovations, notons l’interface, qui est bien faite et n’empêche pas de voir le jeu, ni de jouer en maintenant son inventaire ouvert. La partie se mettra automatiquement en pause dès que vous ouvrirez simultanément 2 cadres, donc pas de soucis à se faire pour votre personnage pendant que vous farfouillez pour retrouver un parchemin perdu.
Vous aurez le choix entre 3 arbres de compétences pour chaque personnage, qui correspondent à des styles de jeu différents mais complémentaires, donc même si vous aimez bien un style, n’attendez pas le niveau 50 pour vraiment regarder dans les autres arbres ce qu’il y a. D’autant que le placement des points est assez simple, je parle d’arbre, mais il n’y a pas d’obligation d’acheter une compétence pour débloquer la suivante, uniquement un niveau minimal, donc sentez vous libres!
Question stuff, le bazar habituel, vous trouvez de nouveaux objets avec des stats plus ou moins similaires, mais des modificateurs aléatoires vont les rendre plus ou moins attractifs en fonction de votre style de jeu. Plus on progresse, plus les objets s’améliorent, il y a beaucoup à trouver, et une foison d’objets rares à dénicher. Il y a beaucoup de sets d’armures différents à essayer de rassembler, mais je ne me suis pas penché trop dessus, et je n’en ai rassemblé aucun (bouh, le flemmard). Mais c’est très plaisant à essayer, vous avez le coffre partagé pour permettre à vos autres personnages de profiter des trouvailles des autres, utiles pour les sets justement, ou les objets uniques, lorsqu’ils ne correspondent pas au personnage actuel. La rejouabilité du jeu se fera uniquement sur les 3 différents personnages et les choix de compétences que vous ferez, bien entendu, pas sur les choix scénaristiques.
Quelques petits regrets quand même, après y avoir passé un certain temps. Par exemple, après avoir fait le choix d’équiper ma conquérante avec 2 pistolets, je n’ai jamais trouvé un seul arc qui vaille le coup. Le DPS, qui est affiché pour chaque arme, est bien inférieur avec une arme à deux mains qu’avec deux armes à une main (sans parler des gemmes(“bonus” supplémentaires”) que l’on peut mettre dans deux fois plus d’emplacements du coup) Et cela vaut aussi pour les autres armes à 2 mains, comme les carabines, qui affichent un bon dps, mais largement inférieur à ce que l’on peut donner avec deux pistolets. J’aurais aimé plus de possibilités avec le pet, on peut effectivement l’améliorer avec ses compétences, mais on n’a pas la main sur aucune de ses stats, ni sur son comportement. Même quelque chose de rudimentaire à ce niveau là aurait été bienvenu, car son IA pêche par moment, notamment dans l’utilisation de ses sorts, qui est aléatoire on dirait. Et puis on le voit évoluer, sans pouvoir influer sur ses attributs. Je pense qu’on aurait pu pousser un peu plus loin à ce niveau là, d’autant qu’on ne peut pas jouer le jeu en coopération ou multijoueur, contrairement à Diablo II qui le permettait déjà, bien longtemps avant. La renommée n’a pas de grande utilité de ce que j’ai vu, ça ne fait que monter et de temps en temps on vous dit que vous atteignez un nouveau rang, c’est tout. Je cherchille un peu, parce que sinon ce jeu a beaucoup, beaucoup de qualités, pour un jeu de ce prix, et pour la configuration requise.
Et on arrive aux bons cotés, pour commencer, le prix. Pas cher, pas cher! 15 euros sur gog.com, ou sur steam, encore moins pendant les promotions, et puis surtout, 400 mo sur le disque, c’est juste rien (pour comparaison, diablo 3 nécessite 12 go). Pas besoin d’une brute de guerre pour le faire tourner non plus, un PC de bureau suffit largement à profiter de ses graphismes cartoonesques, et de son style bien terminé. Vous aurez donc un jeu sympa à regarder, avec des musiques et ambiances bien réussies, une jolie interface, quelques innovations bienvenues, le tout pour un prix modique. Honnêtement, ça vaut le coup, parce que le jeu, justement, n’essaye pas de se vendre comme le successeur, ou le nouveau diablo; mais comme un pastiche, de qualité, qu’on aura plaisir à jouer et terminer. Il n’est d’ailleurs sorti à la base qu’en téléchargement, puis en version disque devant son succès inattendu. Je vous laisse essayer, à ce prix là ça vaut le détour.