Après un bon paquet d’heures de jeu (70 h depuis la sortie, pas d’un coup hein), je peux affirmer que je prends un énorme plaisir à y jouer. La quête principale est très plaisante pour l’instant, les annexes tout autant. J’ai retrouvé l’ambiance de l’opus un. Hélas je n’arrive pas à expliquer pourquoi j’ai moins aimé le second volet.
Pour celles et ceux qui apprécient les comparaisons, il faut absolument éviter celle avec Skyrim. Elle est en effet tentante. Cependant, pour avoir adoré Skyrim et y avoir passé plus d’une centaine d’heures dessus, je n’ai pas l’impression de jouer au même jeu, mais bon, il est de mode de comparer sans cesse, alors comparez. Opposons le plutôt à Mario Kart.
Graphiquement j’avais des doutes; entre les superbes screenshots pour les investisseurs dévoilés par CD Projekt RED et ce qu’il était possible de faire avec nos machines. Et bien le jeu tourne avec tous les détails au maximum et ce à 60 fps sur mon PC (i7 3770, 16 go de ram, Geforce 980 GTX). Je vous laisse déguster quelques captures ci-dessous. Oui ok, ils ont “downgradé” le jeu graphiquement, mais il reste super beau et moi il me plait. Point. Je n’ai pas de retour pour l’instant de joueurs jouant sur des machines plus modestes. J’ai bien Bitoun, mais il n’aime pas les jeux de rôle. J’ai essayé de le convertir, mais rien à faire. Il a encore moins le temps que moi. Du coup il court partout, il “aggrote” la forêt, il décède et il dit: “j’aime paaaaaaas ce jeu”. Dur hein ?
Vous êtes donc le fameux Geralt de Riv, un sorceleur. (Humain mutant doté de pouvoirs magiques, allez, faisons un raccourci pourri: un X-Men en quelque sorte !) Concernant l’histoire principale et sans spoiler, vous partez à la recherche de Ciri, une jeune sorceleuse que vous considérez comme votre fille. Tout au long de votre parcours, qui n’est ni plus ni moins qu’une grosse enquête parsemée d’embûches, vous rencontrerez des personnages plus ou moins charismatiques qui vous donneront ce qu’on appelle des sous-quêtes. Ces dernières ne sont pas à prendre à la légère et sont très bien scénarisées. Certaines sont drôles, d’autres plus mystérieuses, vous en aurez pour votre argent.
Il y a à votre disposition, dans chaque village, ville ou hameau, des panneaux avec des affichettes correspondants à d’autres quêtes ou contrats. Tout ceci est prétexte à vous enfoncer dans les moindres sous bois propices à mauvaise rencontre. Il est clair que l’ambiance dans The Witcher 3 est très bien rendue et immersive à souhait. Le monde ouvert et gigantesque est un plaisir à parcourir.
Lors de certains flashbacks racontés par les personnages avec qui vous bavardez, vous serez amenés à jouer Ciri, celle-là même que vous recherchez. Des séquences courtes mais intéressantes. Sont-elles indispensables ? Je ne sais pas, mais ça ne me déplaît pas du tout. A vous de voir.
Je me suis rarement laissé prendre par un tel jeu. Il est bluffant en plusieurs points. Graphiquement je l’ai déjà dit (malgré un point sombre dû au fait qu’on trouve trop, à mon goût, de PNJ avec la même tronche), scénaristiquement aussi. J’apprécie particulièrement le fait que, parfois, les quêtes secondaires vous éloignent quelque peu de la quête principale. Cela donne une énorme dimension au jeu. C’est sûrement aussi la clef de la durée de vie de The Witcher 3.
Niveau rejouabilité, elle est énorme car chaque décision prise, oriente votre histoire. Alors je vous vois venir, en effet ce ne sont pas forcément de grosses décisions ultra importantes, mais quand même. J’aime bien avoir le choix de sauver quelqu’un ou pas. Je suis comme ça. Un exemple: je n’ai pas souhaité palabrer calmement avec les elfes de la Scoia’tael. Ben oui, je n’avais pas le temps. Que vient faire la notion de temps dans le virtuel ? Ben j’en sais rien mais je n’avais pas l’temps. Si un jour, je participe à une tablée de jeu de rôle papier, je jouerai un mec qui n’a pas le temps.
– Tu arrives devant la cathédrale, et deux goules suffocantes te barrent la route. Que fais tu ?
– Je sais pas, j’ai pas l’temps.
Donc je n’ai pas discuté avec ces elfes qui… Ecoutez, je suis quelqu’un de très ouvert et tolérant, mais… un mec qui me propose de manger un bout de viande, là bas derrière les bosquets d’arbres… Et puis j’avais pas l’temps. Je compte refaire le jeu en changeant toutes mes décisions et découvrir peut-être une histoire complètement différente. Que serait-il arrivé si j’avais bien voulu accepter leurs négociations ? Non mais juste discuté… non mais adossé à un arbre… Bref j’ai préféré aider un gros poivrot qui battait sa femme.
La musique du jeu est agréable et contribue à l’immersion. J’ai lu ici et là qu’elle était trop présente. Mouais, au pire baissez le son. Elle ressemble beaucoup à celle du premier opus. Le doublage français n’est pas mauvais du tout, et les dialogues, parfois cocasses, ne sont pas censurés. Je vous invite à écouter les dialogues des villageois, enfants etc… c’est très souvent drôle, et très fin aussi, j’ai beaucoup aimé le subtil “C’est vrai que les femmes de Novigrad se rasent la chatte ?” Dommage qu’on ne puisse pas répondre, j’ai beaucoup à dire sur les femmes de Novigrad.
J’ai oublié de préciser que l’artisanat est très important dans ce jeu, notamment l’alchimie. Les “potions de chat” pour voir dans le noir, “d’hirondelle” pour régénérer votre vie et j’en passe, sont primordiales. En effet, une grotte, c’est sombre, très sombre. Avancez dans le noir et vous allez moins rigoler, ainsi que beaucoup de monstres seront très difficiles à tuer sans certaines popos, huiles.
Concernant vos armes et votre armure, vous aurez l’occasion de les looter lors des combats, ou de vous les faire crafter chez les fabricants, en ayant bien collecté les ressources tout au long de votre périple. (Cuir, tissu, fil, métal etc…)
En bref, et pour résumer, The Witcher 3 est un excellent jeu pour les amoureux du médiéval-fantasy et pourquoi pas, une occasion aux novices de s’y glisser corps et âme. Il y a un mode facile qui rend le jeu très très abordable pour une première fois. Ne passez pas à côté.
[alert color=”green”]N’oubliez pas qu’au départ, The Witcher est une adaptation des livres de Andrzej Sapkowski. “Le Sorceleur”, que je vous invite à lire sans faute.[/alert]